petite salée aux lentilles (spécial tribute to Misschoc)
Un mois d'août bien calme si l'on en croit le peu que j'ai écrit. Et effectivement, il ne s'est rien passé de bien notable, il y a eu beaucoup de larvage les week-ends, peu de boulot la semaine et pas mal de choses imaginées sur le voyage outre atlantique qui approche à grand pas. J'ai aussi cassé la tondeuse et l'aspirateur de mes parents, mais ça, c'est anecdotique, vraiment.
En fait, le seul truc notable qui est arrivé, c'est que sur un coup de tête après mûres réflexions, comme c'est souvent le cas, j'ai pris rendez-vous chez mon opticien pour voir si je pourrais porter des lentilles plutôt que des lunettes. Disons que le fait d'avoir fait un contrôle de ma vue (mes verres étaient rayés au-delà de tout espoir) et d'avoir constaté que ma myopie était stable a peut-être servi de déclencheur, même si, et je le sais, ça n'a rien à voir.
La toute première fois, ce n'est pas moi qui ai mis les lentilles dans mon œil, je ne les ai pas enlevées non plus et je ne les ai portées qu'une heure. Mon opticien était content de voir que ni la pose, ni le retrait n'avait posé problème et il voyait la suite avec confiance. C'était des lentilles de type "one day" en bon français et à part la désagréable impression d'avoir un truc dans l'œil qui frotte contre la paupière, je les ai plutôt bien supportées. Après une balade en ville, je suis donc retournée à la boutique pour qu'il les enlève et regarde si mon œil était d'accord ou non avec ce qu'il venait de subir. Il m'a mis un colorant dans l'œil (le même que celui qu'on utilise pour tracer les cours d'eau souterrains), j'ai vu tout orange quelques instants et puis il m'a consciencieusement ébloui avec son appareil à miroirs. Il m'a appris alors que j'ai les yeux plats (ah bon), les iris plutôt très grands (certes) et la pupille gauche plus petite que la droite (gné? Promis je ne me drogue pas, je ne mets pas de Belladone juste dans mon œil droit, rien, juré) mais paraît que c'est normal, donc bon. Par contre, le fait que mes yeux soient "plats" lui posait un peu un problème, la courbure interne des lentilles doit coller au mieux à la cornée, il faut donc prendre la bonne, et la mienne n'est pas standard. Donc, il m'a demandé de revenir une semaine après, le temps de voir quelles lentilles il allait pouvoir me coller dans l'œil la prochaine fois.
Lors du rendez-vous suivant, j'ai appris à mettre les lentilles. Je ne m'en suis pas trop mal tirée puisque je n'ai mis qu'un peu moins de quinze minutes pour mettre les deux, précisions explicatives incluses, il paraît que c'est une bonne moyenne. Et je ne me suis même pas mise le doigt dans l'œil, belle performance. Ceci dit, pour pas que je me la pète trop, il m'a bien dit que quand je devrais me débrouiller à la maison, ce serait une autre paire de manche, ce qui est vrai, mais pour une raison à la con dont je parlerai plus loin. Donc, lentilles en place, il m'a renvoyé faire un tour d'une bonne heure dehors encore une fois. Je suis donc allée chercher mon bouquin bien lourd dans ma voiture avant d'aller dans un bistrot où bosse une copine qui, comme elle était là et qu'elle finissait son service, m'a tenu compagnie, c'était bien la peine d'aller chercher mon bouquin. Mais là, problème. Non seulement je sentais plutôt très bien mes bouts de plastique, mais en plus je n'arrivais pas à faire la mise au point. Impossible de voir net à plus de trois mètres, ça commençait à me filer mal au crâne. De retour chez l'opticien et avant que j'apprenne à retirer les lentilles, il m'a fait un contrôle de la vue, c'était pour le moins pas terrible. Une explication plus tard, j'ai enlevé les machins toute seule (trop facile) et il m'a à nouveau coloré les yeux pour voir ce qu'ils avaient à dire. Toujours rien de remarquable, par contre, il a longuement réfléchi à ce qu'il pourrait commander pour avoir la bonne courbure cette fois.
Au troisième rendez-vous, c'était un peu le moment de vérité. Je devais venir prendre mes nouvelles lentilles, les porter un peu plus longtemps et surtout, repartir avec. Il m'avait commandé deux courbures différentes finalement, et j'en aurai une sur chaque œil, pour voir laquelle était la plus confortable. Et c'est là que j'ai compris pourquoi quand on les met tout seul à la maison, c'est une autre paire de manche. En effet, il m'a filé les petites boites pleines de liquide et fermées par un solide opercule (mais si, le truc comme sur les crèmes à café). Et c'est là que ça devient plus difficile, parce que la première fois que j'ai mis les lentilles moi-même, il me les avait obligeamment sorties de leurs emballages avec sa pince spéciale et me les avait mises au bout de l'index. Et là, j'ai découvert la joie d'aller à la pèche dans le liquide pour chopper la lentille mais aussi le problème après d'avoir le doigt tout mouillé et du coup, elle préfère se coller au doigt qu'à l'œil quand on tente de la mettre en place (bon, ok, quand en plus on cligne intempestivement de l'œil au mauvais moment) et ça, c'est chiant. Depuis, je commence à chopper la technique, mais ça reste le truc le plus difficile pour moi, bien plus que la mise en place. Bref, nantie de mes deux lentilles pas pareilles, je suis allée manger au resto avec les filles. On a consciencieusement cuit au soleil ce jour là d'ailleurs. Retour ensuite à la case opticien, on vérifie la vue, on enlève et… on voit ensemble le plan pour savoir quand et combien de temps je dois les mettre chaque jour. Et en fait, ça va assez vite, c'est une heure et demi de plus par jour en commençant à quatre heures le lendemain. Et donc, moins d'une semaine plus tard (et ça c'était la semaine passée) je pouvais déjà les porter douze heures par jour. Mon opticien m'a d'ailleurs conseillé de m'en tenir à ça quelques temps, en attendant d'être vraiment bien habituée. Et surtout, il m'a fixé le dernier rendez-vous (vendredi dernier) ou je devais venir en portant mes lentilles mais avec mes lunettes dans mon sac. Il m'a aussi dit que si une des formes de lentille s'avérait plus confortable que l'autre, je pouvais repasser quand je voulais pour changer celle qui allait le moins bien. Et de fait, mercredi j'étais en ville pour le boulot (la fameuse conférence que j'ai du donner et pour laquelle on avait, au début du moins, oublié de me demander mon avis) et j'en ai donc profité pour passer changer de lentille gauche, la droite me semblait meilleure sur la durée. Et d'ailleurs, les différences sont étonnantes, une s'adaptait tout de suite le matin (pas d'inconfort, pas de sensation de flou temporaire) mais me faisait mal dès midi environ, l'autre avait plus de peine à se mettre en place, mais me gênait moins après. C'est en changeant de lentille que je l'ai fait tomber pour la première fois dans le lavabo, heureusement sans dommage, mais c'est ça de vouloir faire les choses vite quand on a pas l'entraînement.
Vendredi, c'était le dernier contrôle donc. Je portais mes lentilles depuis le matin, j'avais passé l'après midi au soleil (avec des lunettes de soleil, je ne suis pas folle) mais mes yeux me semblaient secs. Mon opticien n'a pas relevé, pas plus que les autres fois où j'avais parlé de cette crainte de ne pas avoir suffisamment de larmes. Contrairement à ce que Cego m'avait dit, on ne m'a d'ailleurs jamais testé à ce niveau là, la seule fois ou l'opticien en a parlé, c'était pour me dire d'acheter des larmes artificielles. Sinon, rebelote pour le colorant et cette fois, il m'en a foutu partout, je ressemblais à un schtroumf jaune, ou à la rigueur à quelqu'un qui aurait eu deux yeux au beurre noir et qui en serait à la période jaune de cicatrisation des bleus (united colors.. bref). Il m'a également dit que j'avais un truc bizarre sur l'œil gauche, comme si je m'en étais enlevé un morceau une fois (aucun souvenirs de ce genre) mais bon, rien de grave là non plus à priori. A la fin, il m'a filé trois grandes bouteilles de produit d'entretien (c'est un truc sans rinçage), des boîtes neuves et il m'a renvoyée à la maison.
Depuis, je me bats un peu avec ces nouveaux machins. Samedi dernier, j'ai paumé la première, en me frottant l'œil un peu trop fort alors que j'étais sur mon canapé, je l'ai rincée et remise en place vite fait. Dimanche, j'ai mis mes lunettes, un peu la flemme de mettre les lentilles et en plus paraît que ça repose l'œil et j'ai fait le ménage. Déjà drillée à ouvrir mes boîtes pour qu'elles sèchent et restent propres, je les vois fermée sur leur tablette. Dans un premier temps, je les ai ouvertes et puis… je les ai déplacées et là, j'ai senti de l'eau en couler, j'ai donc commencé à les vider par reflex dans le lavabo avant de réaliser… que c'était un peu normal que les boîtes soient fermées et pleines de liquide puisque mes lentilles étaient dedans et mes lunettes sur mon nez. Heureusement, j'ai versé doucement et réalisé à temps, les lentilles sont restées contre le bord des boîtes et n'ont donc pas fini dans le siphon, ouf. Enfin, hier j'ai paumé une lentille au resto alors que je mangeais avec Romane et sa frangine. Heureusement, j'ai toujours des doses de larmes artificielles avec moi, la lentille au creux de la main je suis donc allée aux lavabos, histoire d'avoir un miroir pour la remettre, je n'ai largement pas le niveau suffisant pour faire sans. Mais me sentant un peu ridicule, comme la semaine d'avant chez l'opticien, j'ai voulu faire trop vite et du coup… je l'ai remise à l'envers. Ben c'est pas terrible, on a l'impression qu'on va la reperdre d'un instant à l'autre et bien sur, on voit tout flou. Mais comme je suis un peu cruche et pas très expérimentée encore, j'ai pas remarqué tout de suite et j'ai donc enduré tout le trajet jusqu'au boulot avant de pouvoir la remettre dans le bon sens.
Enfin, ce matin j'ai mis mes lentilles et j'ai commencé à avoir mal aux yeux en arrivant au boulot. Mais pas mal genre j'ai les yeux rouges, mal genre j'ai une crampe dans les muscles des yeux plutôt. J'ai la nuque façon corde de piano et je suis repassée aux lunettes à midi, ça va un peu mieux depuis. J'avais déjà remarqué ça hier soir en essayant de m'endormir (essayez donc de vous détendre avec les yeux qui tirent dès que vous les fermez), ça m'inquiète un peu. Chais pas si le voyage qui approche, mais j'ai déjà vu mon toubib en urgence lundi, faudrait pas que ça devienne une habitude.
Oh, et sinon j'ai regardé et lu plein de trucs ce dernier mois, je ne saurais que trop conseiller la série anglaise "life on mars" à tous ceux qui aiment les séries même si la version française est édulcorée de dix minutes par épisodes (les rats). J'ai personnellement particulièrement apprécié l'acteur principal qui m'a permis depuis de découvrir une autre série, state of play et un film générationnel culte en Grande-Bretagne sur les dérives et les délires des jeunes adultes (human traffic). J'ai lu du Martin Winkler aussi et j'ai beaucoup aimé, que ce soit la maladie de Sachs ou les trois médecins, un peu moins mots d'Ange, que j'ai trouvé très décousu. J'ai découvert une auteur Suisse que je trouve très intéressante aussi, Alice Rivaz (c'est pas tout récent) et j'ai lu du Nancy Huston (ligne de faille et un autre, je sais plus) et j'ai pas trop aimé, dommage. Et comme décidément, rien n'est mieux que la vo, j'ai décidé de mettre à lire en anglais, ça tombe bien, y'a deux Harry Potter dans la bibliothèque, ce sera parfait pour démarrer vu que je connais déjà très bien l'histoire.
Enfin, la fièvre du départ (Reisefieber oui Cego) monte de plus en plus, je suis en train de faire ma valise dans ma tête et je me demande si j'arriverai à tout caser. Y'a encore quelques trucs à régler d'ici là, mais on a le principal, on sera même assuré maladie accident sur place, on est suisse ou pas. Enfin, disons qu'on aura tout ce qu'il faut dès que je serai passée récupérer les papiers à l'agence (et payer la loc' de la voiture aux usa). Je dois dire que je flippe toujours un peu, surtout quand je vois tout ce qu'il me reste à faire d'ici là, à la maison comme au boulot. Vivement les vacances quoi, hihi.
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)