Lundi, on se lève tôt, je retrouve mon natel étonnamment complètement déchargé, alors que branché en usb, il chargeait le soir avant. On prend notre petit déj avec Leila qui tourne partout pour préparer sa journée et qui répète qu'elle n'a pas envie d'aller bosser. Il est l'heure des adieux et comme elle m'avait confié qu'elle voulait toujours bosser dans l'humanitaire à Genève, que c'était son plan sur 10 ans, je lui dis "rendez-vous ans dix ans" dans un café à Genève et... je me fais engueuler, parce qu'il ne faut pas qu'on attende 10 ans pour se revoir. Heu, bon, mettons ça sur le compte de la fatigue. On se dit à très bientôt donc, jeudi peut-être, en juin sinon, ils devraient venir en Suisse pour un mariage. On se met en route un peu plus tard, après un hug surprise de S. Comme décidé la veille, on va jusqu'a Orlando, à 4h ou 5h de là, puis on voit si on se sent d'aller aux keys.
Quatre heures plus tard et un peu avant l'embranchement pour Orlando, on prend finalement la décision de continuer, direction extrême sud. Entre Orlando et Miami, on s'engage sur une autoroute privée, la florida turnpike, c'est ça les péages que le GPS nous annonçait. M'enfin, ça nous permet d'éviter Miami, donc tant mieux.
En arrivant aux abords de la grande ville, la circulation se fait de plus en plus dense, les miamais (??) conduisent comme des malades, je suis au volant et c'est super stressant. On est sur 3 voies, celle du milieu est la plus "calme" mais même là, c'est de la folie, il y a de gros écarts de vitesse, dépasser par la droite est parfaitement normal apparemment (paraît que c'est légal là-bas), certains zigzaguent entre les trois files pour aller plus vite et tout ça sans utiliser les signofiles (les clignotants quoi). On voit plein de queues de poisson, de déboîtement à la der de la file tout à gauche pour une sortie quatrième file droite, bref, autant pour le flegme des américains au volant, ça klaxonne pas mal des fois. Presque sans transition, quand on sort de Miami toujours direction sud, on se trouve sur une route à seulement deux voies (pour l'instant, vu les travaux) route longue, droite et limité entre 45 et 55mph.
C'est la lisière des Everglades, c'est très beau, très vert, très plat et finalement très efficace comme somnifère. On sort des Everglades pour prendre un pont qui arrive directement sur la première île, Key Largo. A début, les keys, c'est juste une route toute droite, bordée soit de bâtiment divers, soit d'arbustes qui ne laissent pas voir grand chose du paysage. Mais dès la sortie de Key Largo ou presque, on est vraiment sur la "Ocean Road", c'est à dire qu'on est souvent sur un pont au-dessus de l'océan, c'est magnifique, il y a plein d'atolls un peu partout autour, le ciel est bleu avec quelques nuages, c'est magique.
Bon, sinon les Keys, c'est quand même plus de 100 miles de long, du coup, même avec un paysage époustouflant, ça finit par devenir un peu ronronnant, surtout à la place du conducteur. On voit (on ne voit même que ça, on roule plein ouest) le soleil descendre lentement sur l'horizon, et si au début on se dit qu'on a tout le temps, plus on avance, plus on réalise que ça descend vite. Et puis on se souvient que attention, sous les "tropiques", le soleil tombe d'un coup et son coucher est court. Et la route n'en finit pas…
On arrive enfin sur Key West, mais le soleil est déjà en train de se teinter d'orange, argh, on va le rater, c'est sûr.
(le soleil est derrière le tronc du palmier, c'est pris depuis la voiture, j'aurais voulu que je n'aurais pas pu)
Et de fait, on se paume un peu dans la ville, je ne trouve pas tout de suite le square qu'il faut (Mallory square, paraît que c'est un spot réputé) et quand je le vois enfin sur la carte, on peine à y arriver (beaucoup de sens uniques, beaucoup de routes interdites parce que privées) et on… rate le couché de soleil à quelques minutes. Bon, on fait quand même des photos des belles couleurs qui restent, mais c'est pas pareil.
Il y a beaucoup de monde, on est crevés, on a toujours pas d'hôtel, donc on ne s'attarde pas. On ressort du parking qui se trouve être le plus cher jamais vu, 4 dollars pour 7 minutes, chapeau. Merci le GPS, on trouve l'hôtel qu'on avait repéré dans une brochure gratuite trouvée sur une aire d'autoroute mais pas de bol, y sont plein, plus de chambre, nada. Heureusement, la réceptionniste, serviable, nous dit que dans l'hôtel de l'autre côté de la rue, sûr et certains, y'a encore des chambres. Donc, on traverse, on entre dans la réception et on est accueilli par un grand black un peu enveloppé. Effectivement il lui reste des chambres, à un prix qui correspond à ce qu'on a payé à Savannah. Il nous file la carte magnétique (on aura vu que ça dans tous les hôtels, les clefs n'existent plus là bas apparemment), on arrive devant la chambre, je glisse le rectangle de plastique dans la serrure et… rien. Point de petite loupiote verte, point de "clic" audible et surtout, la poignée ne bouge pas d'une miette. Bon, soit, je tente plein de combinaisons (mettre et retirer vite, lentement, mettre la carte dans l'autre sens, bref), j'essaye également la deuxième carte (deux personnes, deux cartes, c'est décidément plus pratique que des clefs à l'ancienne) mais décidément, non. Donc, retour à la réception, explications, il repasse la carte dans la machine, on repart réessayer. Toujours rien. J'ai cru que son pote allait s'étrangler de rire quand il nous a vu pousser la porte une fois de plus. Finalement, il nous a donné la chambre d'à côté et là, tout a marché du premier coup, ouf. Devant la porte, comme dans tout hôtel US qui se respecte, y'a des places de parc. Sauf que devant notre porte, y'a un cône rouge et blanc posé sur la place. On réfléchit pas trop (on est crevés) alors on vire le cône et on parque la bagnole juste devant la porte. Après une pause dans la chambre (que la clim garde à 17° environ, il fait un bon 27 dehors la nuit…) on sort se trouver un resto. On ne va pas trop loin et on entre dans un machin qui annonce des plats à base de produits de la mer, c'est parfait. Il y a un très joli balcon, mais la température est incompatible avec la sensation de faim, donc va pour l'intérieur climatisé. Autant dire qu'après une pareil journée de route, on a pas fait long et qu'on est allé se coucher vite fait.
Mardi, jour de la visite de Key West, on tente de se lever pas trop tard pour profiter du peu de fraîcheur de la matinée. On prend le petit déj au bord de la piscine de l'hôtel (en fait, il n'y a pas de salle à manger, juste un buffet à la réception) puis on part dans la chaleur qui finalement est déjà bien installée. On prend la southernmost rue (bon, elle ne s'appelle pas comme ça, m'enfin), pour aller au southernmost point en passant devant le southernmost hôtel.
Malheureusement, le southernmost point est squatté par des motards… allemands.
Comme on est pas venu jusque là pour voir un drapeau allemand, on décide de passer notre chemin, d'autant que les motards n'ont pas l'air prêt à décoller de là, on dirait au contraire qu'ils prennent un malin plaisir à être sur les photos de tous les touristes qui passent. Tant pis, on prend la Withehead street et on arrive devant le haut lieu de pèlerinage Abesque, la maison d'Hemingway. Transformée en musée, la visite est possible dès 9 heures et il est… 9 heures moins une! Juste le temps de prendre Abe en photo devant la plaque qui orne le mur devant la maison et le portail s'ouvre. Nous sommes les premiers visiteurs, évidemment. Le type devant la maison nous demande d'où nous venons, et quand on lui répond de Suisse, il nous demande si on veut la documentation en français ou en allemand, épatant! Quand on pense que pas mal d'européen savent à peine qu'il y a des francophones en Suisse… La maison est pas mal du tout, mais l'arrangement musée de l'intérieur n'est pas ultra convaincant (beaucoup de choses mal présentées, sans véritable contexte, peu visibles) mais bon, il y a de jolies choses à découvrir quand même. Le jardin quand à lui est magnifique, très bien entretenu et très tropical, ce qui est normal ici mais passablement exotique pour moi.
C'est plein de chats à six doigts partout, mais il paraît que c'est un attrape touriste que de dire qu'ils descendent de ceux d'Hemingway, qui n'aurait semble t-il jamais eu de chats à Key West. M'en fous, ils sont mignons. Après cette visite hautement symbolique, on repart le long de la rue pour trouver une poste, on a quelques cartes postales à envoyer. L'employé qui nous vend des timbres nous propose gentiment d'attendre qu'on les ai collés au bon endroit pour timbrer et envoyer directement les cartes. Elles ne mettrons que 4 jours à arriver, contre 10 pour celles postées à Montréal, chapeau la poste US. Lorsque l'on sort du bâtiment, il se met à pleuvoir mais heureusement ça ne dure pas. Non pas qu'une petite pluie ne soit pas agréable par cette chaleur, mais mon sac en cuir et les appareils photos aiment moins. En attendant à l'abri des arcades devant la poste, on regarde des poules s'ébattre en liberté sous un ficus géant (oui oui, le même ficus que dans les appartement, sauf qu'ici, c'est un arbre avec un tronc énorme).
Dès qu'il arrête de pleuvoir, on repart visiter le coin. On retourne voire la square de la veille en plein jour, il est totalement vide cette fois-ci, mais faut dire que le coucher de soleil est encore loin. Depuis là, on prend Duval street, la rue commerçante, pour retraverser l'île. On passe du coup devant le Sloppy Joe's, le bar ou plutôt l'avatar du bar ou Hemingway (oui, il est partout ici) venait boire des coups avec ses potes. Abe craque pour un t-shirt souvenir, qui s'avérera être un marcel trop grand lors du déballage, pas de bol. Il fait de plus en plus chaud, on dégouline dès que l'on fait trois pas et on se surprend à avoir envie de visiter des magasins (tous les mêmes ou presque) juste pour profiter de la clim. Mais il est déjà dix heures et demi et nous devons rendre la chambre à onze heure, donc on ne traîne pas. En arrivant enfin (dieu qu'il fait chaud!!) à l'hôtel à moins cinq, on comprend le pourquoi du cône, la veille. La voiture est un gros paquet cadeau emballé dans du plastique transparent et il y a des protections un peu partout autour, en fait, ils refont la peinture de la galerie des chambres à l'étage. Le peintre est tellement soulagé de nous voir débarquer et qu'on vire la bagnole de là qu'il ne pense même pas à nous engueuler d'avoir poussé le cône pour nous parquer quand même. Je prend juste le temps de me changer et d'enfiler mon maillot de bain, on charge la voiture, on rend les clefs et direction… playa! J'ai décidé que quand même, je ne partirais pas sans m'être baignée dans l'océan, c'est pas tous les jours qu'on peut se tremper dans le golfe du Mexique et surtout, qu'on peut nager dans une eau à 25° en plein mois d'octobre. Bon, comme Abe lui ne se baigne pas, je ne fais pas très long non plus, c'est juste pouvoir être dans l'eau, plage de sable et palmiers en pensant qu'ailleurs, des gens bossent et qu'il fait froid.
Finalement, il y a trop de vent pour nager confortablement (merci les vagues dans la tronche quand tu veux respirer) et le fond de l'eau est un peu semé d'embûches, saleté d'îles coralliennes. Avant de repartir, je me change dans les toilettes disponibles sur la plage, c'est quand même super étrange leur truc, y'a juste des murs pour séparer les espaces mais… aucune porte nul part, question intimité, c'est pas top quand même. On est pas trop mécontent de retrouver la voiture et surtout sa climatisation et on repart sur la 1 north, apparemment les routes de Floride (et plus?) sont numérotées à partir d'ici.
Dans notre voyage plein nord, on retrouve le passage proche de Miami et ses dingues au volant. Je distingue au loin les gratte-ciel de Miami beach, mais on ne s'en approchera pas plus que ça. Devant nous, un van transporte sur le toit deux matelas vaguement attachés avec une ficelle. Abe, qui conduit, remarque que le chargement a une méchante prise au vent et effectivement, peu de temps après, grosse frayeur, les deux matelas s'envolent et retombent sur la voie de gauche de l'autoroute, juste à côté de nous. Heureusement qu'ils ont été déportés, sinon on les prenait dans le pare-brise sans pouvoir faire quoi que ce soit. La voiture qui était à notre gauche était un peu en arrière par rapport à nous, elle est donc passée sur le matelas qui s'était couché par terre et qui est resté coincé quelques instant sous le bas de caisse, sans provoquer de dégâts apparemment. L'autre matelas, je crois, a fini contre la barrière centrale. Après cette grosse montée d'adrénaline, nous avons continué notre remontée plein nord et plus loin, ce sont des pluies torrentielles qui nous ont fait des frayeurs, on avait jamais vu un tel rideau d'eau, la visibilité était tout à coup réduite à quelque mètres, même sans voiture devant nous pour soulever un brouillard du sol. Enfin, on s'est retrouvé quelque part dans une banlieue un peu merdique du sud d'Orlando (plus de 600 km depuis Key West quand même) où on s'est trouvé un hôtel resort quelconque qui l'était d'ailleurs, quelconque. M'enfin, on voulait se faire le parc universal le lendemain tranquillement, donc on a pris deux nuits là, c'était aussi l'occasion de se poser un peu. Il n'y avait vraiment pas grand chose dans le coin, mais le resto de l'autre côté de la route faisait des hamburgers tout à fait bons. Par contre, traverser la route (4 ou 6 pistes, je sais plus) à pied là bas, c'est un peu sport, dans ces zones industriello-hôtelesques, tout est fait pour la voiture, il n'y a pas un passage piéton à 1km à la ronde. On s'est endormis tôt, crevés par la route et la chaleur, au doux son des avions qui décollaient de l'aéroport un peu trop proche.
Mercredi, on avait réservé la journée pour aller visiter le parc universal resort. Comme l'hôtel n'offrait pas de petit déjeuner et qu'on avait pas trop envie de chercher dans les environs s'il y avait quelque chose de potable, on a tapé dans la boîte de cookies acheté à Waycross avant notre départ et on s'est mis en route. On était pas très loin, mais une fois tout prêt, il faut encore se fader l'entrée dans le parking, payante bien sûr, qui ressemble beaucoup à un péage autoroutier français. Après, y'a plus qu'à suivre et visiblement, c'est ultra organisé, y'a des types en jaune qui font signe, ça rigole pas et on ne se met pas où on veut, mais c'est très rapide et y'a pas besoin de réfléchir, c'est sûr. Après, encore une fois, y'a qu'à suivre, et la foule, et les panneaux et on arrive à l'entrée, qui est la seule partie "gratuite" (y'a le parking quand même) du parc. Il y a des restos partout (dont un Buba Gump Shrimp, si si) et quelques animations je crois, mais on ne fait que traverser. Le reste du parc est en plusieurs parties, dont deux principales avec les attractions, payantes évidemment. C'est le principe "on paye "tout" à l'entrée" (la nourriture et la boisson sont en plus, bien sûr) et après, y'a plus qu'à prier pour qu'il n'y ait pas trop de monde dans les files. En même temps, on est au moins d'accord sur le fait que les manèges, c'est pas notre truc, rien qui secoue ou qui retourne cul par dessus tête pour nous. Pour commencer, on fait longuement la file pour acquitter notre droit d'entrée, sans bien comprendre pourquoi ça avance aussi lentement. Visiblement ici, taper la discute avec la personne qui tient la caisse, c'est normal parce que quand on arrive enfin devant le gars pour obtenir notre sésame, ça prend bien 3 minutes chrono, deux adultes plein tarif, la base quoi. Ceci dit, c'est un peu l'assommoir, y'en a pour pas loin de 100$ par personne quand même, ouch. Une fois le ticket en main, il faut encore passé devant un employé de sécurité qui prend l'empreinte de notre index pour certifier que le porteur du billet va bien avec le billet, ça ne rigole pas et mieux vaut ne pas perdre le bout de carton tant qu'on est dans le parc. Enfin, on entre et là… bienvenue au pays du carton pâte.
On est bien à cinémaland, ça grouille de référence partout, tout est en couleur souvent façon bonbon acidulé et il y a des musiques d'ambiances à chaque coin de rue. On se promène dans ce joli décor, infernalement kitsch mais c'est le but, et on croise Doc brown, une momie sur des échasses, beeteljuice et le requin, mort, des dents de la mer.
Il y a aussi toute une section sur les Simpson, Abe mitraille ça à qui mieux mieux avec son appareil. Après ce tour de reconnaissance, on décide d'aller faire la seule attraction qui nous attire, à savoir Shrek en 3D avec motion machin, les sièges qui secouent quoi. Je rigole devant les avertissements à l'entrée, entre autre celui qui conseille aux gens souffrant de mal des transports de s'abstenir. Je me demande quand même si je devrais prendre une pilule anti-nausée, on ne sait jamais. On a de la chance, nous sommes en semaine en dehors des périodes de vacances, il n'y a donc pas trop de monde et nous n'attendons que jusqu'à la nouvelle séance. On entre dans le "château" et il y a toute une partie histoire et introduction avant de pouvoir entrer dans la salle de ciné, je suis comme je peux, c'est de l'américain pur jus, j'ai un peu de mal je dois dire. Mais bon, ça ne vole pas bien haut non plus, donc même si je ne saisi pas tout, je comprends la trame sans problème. Enfin, on entre dans la salle, on s'installe et c'est partit pour une demi-heure (ou vingt minutes?), lunettes bicolores sur le nez (je me demande si l'effet n'est pas atténué par le fait de les porter par dessus les lunettes de vue) où on se fait secouer, arroser, souffler dessus et autre. C'est très sympa, mais au final, on est pas complètement malheureux que ça ne dure pas trop longtemps. On sort de là pour retrouver la touffeur extérieure, il fait très chaud et de gros nuages noirs commencent à s'accumuler dans le ciel. On attend d'ailleurs qu'ils cachent le soleil pour passer d'un endroit à l'autre, tellement ça tape sinon. Même que je me rendrai compte le soir que j'ai pris un coup de soleil sur le "décolleté" qui n'était pourtant pas bien grand, tant pis, il ira bien avec celui en forme de maillot de bain que j'ai pris à Key West. On décide de changer de partie de parc pour aller voir l'île de l'aventure, vu qu'on a bien fait le tour de ce qu'on voulait voir ici. Pour ça, il faut repasser un contrôle billet plus empreinte digitale, mais vu le peu de monde, il n'y a pas de file d'attente aux entrées, heureusement. Island of adventure, c'est la partie super-héros, dessins animés et Jurassic park, autant dire que c'est encore plus bonbon acidulé et carton pâte, les américains sont vraiment de grands enfants.
On s'arrête pour manger un truc dans un resto (fichtre de portions) et pendant ce temps, l'orage se décide à éclater. En quelques minutes, tout est détrempé, c'est un rideau d'eau impressionnant, impossible de sortir là dessous sans être trempé jusqu'au slip en deux mètres. Donc, on attend patiemment que ça passe, avec une ou deux fausses alertes où l'on croit que c'est fini mais en fait non. Quand la pluie se décide enfin à cesser, on ressort pour découvrir qu'à part une augmentation notable de l'humidité ambiante, la température elle n'a pas bougé d'un poil, c'est le bain de vapeur gratuit. Au départ, je pensais aller voir le 3D de Spiderman, Abe lui n'était pas chaud et proposait de m'attendre dehors. Mais après avoir mangé, je me suis dit que de me faire secouer dans tous le sens n'était peut-être pas une bonne idée si je voulais garder la maîtrise de mon estomac. On a donc fait le tour de ce qu'il y avait à voir et basta. J'ai d'ailleurs particulièrement apprécié la jungle de la partie Jurassic, c'était vraiment très beau.
On commence sérieusement à avoir mal aux petons et à en avoir un peu marre de la chaleur, du bruit, de la bouffe partout, on décide donc, après un peu plus de cinq heures sur le site, de rentrer à l'hôtel. Faites le compte, une seule attraction, cinq heures sur place, ça fait cher l'entrée, vraiment. M'enfin, c'est à faire quand même, ne serait-ce que pour voir ce que les américains aiment comme divertissement. On est content de retrouver l'hôtel et de s'y poser faut dire.
Jeudi, il est temps de se mettre en route vers Jacksonville. Sur le chemin, on fait un petit détour par St-Augustine, une ville très chaudement recommandée par Leila. St-Augustine, c'est surtout la plus vieille ville des Etats-Unis (1565 quand même), c'est là que les conquérants Espagnols se sont installés en arrivant et c'est là qu'ils sont restés longuement. Cette "première ville" n'est pas très grande, assez jolie mais un peu façon parc d'attraction quand même. Les bâtiments sont du genre "pseudo influence Espagnole", ce qui donne un style plus hollywoodien moche que Lusitanien.
Ici aussi, il fait une chaleur de four, c'est même carrément pénible. On passe près du fort qui a l'air joli, mais il y a plein des classes de mômes (dont une avec une prof façon militaire "et je ne veux voir qu'une seule tête" face à des gamins qui doivent bien avoir six ou sept ans), c'est payant et puis bon, les forts, c'est pas super nouveau pour nous non plus. Après un petit tour au bord de l'eau, on trouve un resto sur pilotis pour manger un truc. Il y a de petites trappes dans le mur extérieur et on nous fournit du pain pour nourrir les poissons chats, c'est assez étonnant. Etonnant aussi, leur amour de la clim mal réglée. Il fait quelque chose comme 35° dehors et dans le resto, il doit faire 18°. La sueur qui coulait dans notre dos durant notre marche finit par geler sur notre peau, je suis sûre que c'est là qu'on a choppé le rhume qui nous a terrassé une fois de retour en Suisse. C'est pas difficile, malgré le fait qu'on râlait contre la chaleur vingt fois par jour, on était content de sortir pour… se réchauffer. Et d'ailleurs, en sortant, on a carrément eu de la buée sur nos lunettes, et pas qu'un peu, sont fous ces amérloques. En sortant, on est allé voir la oldest house (après le southermost, le oldermost), qui fait partie d'un musée maintenant, dans lequel on est pas entré d'ailleurs.
C'est après ça qu'on a vraiment découvert le côté pseudo-espagnol en toc, avec des bâtiments, dont un hôtel et un collège étonnant.
On est aussi passé par une rue piétonne (c'est pas courant là-bas) qui était très agréable si l'on excepte la température.
J'aurais bien aimé flâner plus, mais mon estomac a décidé que bouffe inhabituelle plus chaleur, ça faisait trop pour le moment. Donc, il a pas fallu insister beaucoup pour me convaincre qu'on pourrait aller directement à l'hôtel près de l'aéroport. Après s'être reposé un bon moment à l'hôtel, j'avais de nouveau faim, on est donc sortis trouvé le resto repéré avec le GPS. Et on l'a fait à l'américaine puisqu'on a pris la voiture pour faire… 500m. Pas fier, mais va trouver quand t'es à pied dans le paradis de la bagnole. Pour la première fois, je n'ai pas réussi à finir mon assiette et pour la première fois, on m'a proposé une boîte pour emporter les restes, ça faisait bizarre. On s'était dit qu'on allait se coucher tôt pour être en forme pour le voyage, mais on a malheureusement dû compter avec l'enthousiasme d'une famille qui avait décidé que 23h45, c'était une bonne heure pour s'engueuler et discuter d'un étage à l'autre sur le chemin de leur chambre, pas de bol, dire qu'on a même pas entendu un seul avion, fallait qu'il y ait autre chose. Je ne sais pas si c'est leur faute, mais j'ai passé une très mauvaise nuit et je me suis réveillée le lendemain avec un méchant mal de dos, ce qui n'est pas l'idéal quand on va passer les prochaines 24h dans des avions ou des salles d'attente d'aéroport.
Le vendredi donc, on s'est réveillé assez tôt, on a pris un petit déj à l'hôtel qui avait la bonne idée d'en offrir et on est parti pour l'aéroport. On a rendu la voiture sans problèmes malgré la panne de la machine portable de l'employée, on a marché pas mal pour trouver le check-in et là, les problèmes ont commencé. Pour commencer, on est tombé sur un employé en formation (comme à Montréal). Ensuite, il faut utiliser des bornes automatiques pour s'enregistrer, sauf que là elle ne marchait pas (comme à Zürich). Donc, le type a dû tout faire "à la main" et entre le fait qu'il ne savait pas toujours comment faire et le fait qu'on avait du mal à le comprendre quand il nous posait une question, ça a pris un certain temps. Et au final, j'ai du payer un supplément pour ma valise qui dépassait le poids autorisé (surtout parce que presque tous les bouquins que j'avais dans mon sac de cabine les autres fois étaient cette fois dans la valise, marre de les porter). Le reste, c'est beaucoup d'attente, un vol par très beau temps avec une arrivée sur Chicago absolument magnifique, un peu plus de six heures d'attente à Chicago (et le terminal international n'est pas très folichon, même s'il fait un kilomètre de long avec 21 portes).
(oui, c'est grand, très grand et très vide)
Un départ de nuit, ciel toujours dégagé et donc une vue imprenable sur les villes éclairées, c'était magique. Sinon, le pire doublage français jamais vu, un pseudo James Bond seulement avec sous titre coréen malgré la demande du sous-titre français, peu de sommeil, des croissants chaud au petit déj (merci Swiss) et une arrivée peinarde à Zürich. Après, récupe bagages, pas de douane, un train sans trop attendre, mes parents à la gare d'arrivée, mon père qui se fait flasher par un radar fixe et enfin, home sweet home. Et moi, incorrigible, après trois semaines de voyage outre atlantique et à peine 4 heures après l'atterrissage, je nettoyais mon frigo de fond en comble avant d'aller faire les courses, tout est normal. La nuit suivante, on a rattrapé notre fatigue en dormant 10h (moi) et 15h (lui) d'affilé. Et le lundi, on a repris le boulot, des souvenirs plein la tête et un gros rhume en cadeau bonux.
Epilogue… Déjà un mois qu'on est rentré, c'est dingue comme ça file. Après une première impression au retour (même dans l'avion) de "t'es sur, on l'a vraiment fait ce voyage!?" c'est maintenant que des impressions, des envies (y retourner?), quelques regrets ("mais pourquoi on en a pas profité pour faire ça, et ça, et voir ça, et encore ça") se mélangent. En tout cas, qu'est-ce que c'était bien!