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Tentative

Derniers commentaires
27 mai 2009

voilà, c'est fini...

Il y a un mois, je suis partie, je l'ai quitté.

Depuis, je cherche la force d'écrire ici, mais je crois qu'il est temps de tourner la page.

Tout ceci restera en ligne pour le moment, mais je n'écrirai plus, c'est mieux comme ça.

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24 mars 2009

empathique, et toc

L'hiver n'en finit pas de se prolonger, je me suis réveillée ce matin pour constater le retour du manteau blanc et pour gratter et déneiger ma voiture, joie. Je croyais naïvement que le printemps était arrivé samedi passé. Comme on dit, allez convaincre les gens du réchauffement climatique des années pareilles.

Je l'ai déjà dit, je n'ai rien en soi contre la neige et le froid, même si comme tout le monde je commence à en avoir un peu marre, mais ça influence mon travail. En ce moment, je passe mon temps au téléphone, pour trouver des solutions aux problèmes posés par cette couverture neigeuse qui n'en finit pas de ne pas fondre (il en est quand même retombé 10 bons centimètres cette nuit sur nos montagnes). Une des conséquences principales est que je suis en contact avec beaucoup de gens, qui me parlent souvent de leurs petits soucis, la majorité liés à la météo mais parfois, sur un plan un peu plus large. J'absorbe donc aussi bien le mécontentement des uns face à "l'administration" (hydre aux cent voix que l'on croirait crée, avec son arsenal de lois et de règlement, rien que pour les embêter) que les problèmes des autres qui se retrouvent parfois à gérer à bout de bras des situations impossibles et qui réussissent à garder le sourire, parce qu'il faut bien.

Je lis beaucoup de blogs de soignants, on y découvre bien souvent qu'une de leurs tâches, qu'ils le reconnaissent et l'acceptent ou non, c'est justement de vivre avec, et parfois de se prendre en pleine face, toutes ces facettes de l'humanité. Ils ont une position à part en tant que soignants, par rapport aux extensions de "l'Etat" (le truc nébuleux et changeant) que nous sommes, bien sur. Même si j'ai l'impression qu'avec les changements sociaux, cela évolue, et pas dans le bon sens, y'a plus d'respect d'nos jours ma bonne dame. Même situations mais approche différente, ça me fascine mais je ne crois pas que j'en serais capable, je pense que je finirais vite sous cachetons ou avec un ulcère.

Mais revenons-en à mes brebis égarées et surtout, aux problèmes de conscience que cela me pose. On me téléphone donc beaucoup en ce moment. Et comme je suis une fille polie, je réponds, avec le sourire (même que ça s'entend au téléphone y paraît), et je cherche des solutions, si si. Conséquence, s'apercevant que dans l'administration on peut trouver la personne responsable qui peut les aider et qu'en plus, elle ne mord même pas, ils commencent à avoir tendance à en profiter. Donc, ils m'appellent de plus en plus pour d'autres choses. Qui ont certes à voir avec mon job, ils sont bien au bon endroit, mais qui sont notablement plus compliquées que ces problèmes dus à la neige. Et donc, je me retrouve en porte-à-faux entre leur position et celle qui doit être la mienne, loi oblige. Sauf que…

Sauf que l'un de mes traits de caractère, c'est de me mettre toujours à la place de l'autre, même si la plupart du temps je suis totalement à côté de la plaque, je ne peux pas m'en empêcher, je suis en empathie (dans le meilleur des cas pour moi) ou, le plus souvent, en compassion, ce qui est nettement moins facile. Du coup, il m'est impossible de dire à quelqu'un "débrouillez-vous, la loi dit ça, que ça ne vous arrange pas, c'est pas mon problème". D'autant que franchement, la loi va parfois à l'encontre du bon sens, voire de mes convictions, voire des deux. Et parfois, c'est l'absence d'alternative qui gène. Que l'on fasse passer l'intérêt du plus grand nombre avant l'intérêt d'un seul, je peux le comprendre, mais allez annoncer en face à un type qu'il n'a plus qu'à mettre la clef sous la porte parce que l'intérêt public prime et que la loi ne prévoit rien pour le dédommager, ben faut avoir les nerfs. Surtout quand on est compassionnel compulsif (chais pas si ça existe, mais ça sonne bien). La principale conséquence de tout ça, c'est que ça commence à me bouffer, parce qu'il y en a beaucoup en même temps en ce moment. Saupoudrez avec quelques chiants procéduriers qui sont notre lot hebdomadaire et vous obtenez quelques crampes d'estomac. Franchement, ces jours je ne me sens vraiment pas taillée pour ce boulot, essayez de trancher plusieurs fois par jours quand vous ne voyez que trop bien les deux aspects du problème. On en arrive parfois à un consensus mou qui n'est satisfaisant pour personne, ce qui me fait dire que je suis pile dans la veine politique du pays finalement. Je me demande si le taux d'ulcères est plus élevé en Suisse qu'ailleurs tient.

Blague à part, à force de penser soigneusement à autre chose pour pouvoir vivre sans avoir des migraines à répétitions ou sans déprimer complètement parce que j'ai toujours l'impression que la solution choisie n'était pas la bonne, j'en arrive à des situations ridicules. Ainsi, depuis deux semaines, je chantonne dans ma tête ou tout haut… "il était un petit homme, pirouette, cacahuète…"

Inquiétant, non?

24 février 2009

Mais que fait Malabar!?

Y'en a marre là, un peu beaucoup quand même. On vit un hiver du genre de ceux qui font le bonheur des amateurs de sports sur neige, mais pas tellement pour tous les autres. Ça n'arrête pas, quand il ne neige pas, il fait un froid de canard, même en plaine. Dans mon coin, il y a de nombreux endroits qui ont de la neige depuis le 22 novembre, sans que ça ait complètement fondu une seule fois. Du coup, franchement, je suis comme un peu… engourdie. Ce qui ne change pas grand chose par rapport au reste du temps, je l'admets. Mais disons que la différence, c'est que je commence à avoir du mal à voir la beauté de ce qui m'entoure et ça, c'est pas courant. Hier soir encore, je regardais par ma fenêtre le paysage blanc qui scintillait sous les étoiles et tout ce que j'ai pensé c'est "merde, il fait moins 8°, va falloir gratter demain" et, pour la millionième fois au moins "franchement, ça sert à quoi tous ces éclairages partout, j'aimerais bien voir la vraie nuit moi, avec plein plein d'étoiles".

Sinon, l'autre soir, je plongeais dans mes souvenirs, au gré des associations d'idées, quand je me suis rendue compte que certains, que je croyais bien ancrés, devenaient indéniablement flous. Des moments importants, des moments dont je voulais me souvenir se perdent dans les brumes. En faisant un gros effort, j'arrive à en reconstruire une partie, mais décidément, ma mémoire s'estompe plus vite que je ne le voudrais. Ce qui m'a interpellé surtout, c'est de me rendre compte que ce qui structure le plus mes souvenirs, la trame qui me permet parfois de retrouver des choses oubliées, se sont les lieux. J'aurais pensé plutôt aux émotions, qui sont des vecteurs important dans ma vie, mais en fait, ce dont je me souviens en premier, c'est le lieu. Dans des souvenirs de discussions importantes, j'ai une image très nette de la couleur de la pièce, de sa taille ou de son arrangement et il ne me reste que des impressions pour le reste. Je savais depuis longtemps que je n'avais pas vraiment la mémoire de mots, ce qui rend l'apprentissage par cœur un peu fastidieux par exemple. Et de fait, si je me souviens clairement de quelques phrases clefs, je n'ai souvent plus qu'une trace, un ressenti, pour ce qui venait après et avant. En gros, je me souviens de "la" phrase et je sais si la réponse qui a suivi a été vécue comme positive ou négative, mais c'est tout. Ce qui est à la fois amusant et ennuyeux, c'est que je n'ai jamais trouvé comment fixer un souvenirs que je voudrais conserver. Certains s'effacent même si vite que mon cerveau refuse d'en refaire le film presque aussi vite de l'on oublie ses rêves au matin. À côté de ça, comme tout le monde, mes neurones sont remplis de bribes, d'images, de son et de lieux donc inutiles. Inutiles dans le sens ou parfois, le contexte même a disparu. Ainsi, je peux me souvenir d'une pièce sans savoir dans quel appartement voire chez qui je l'ai vue. Drôle de puzzle que ces bouts de trucs et ces morceaux de machins. Alors que j'y pensais justement, ce midi, j'ai croisé quelqu'un que j'ai connu, qui m'a parfaitement reconnu (et là c'est toujours la honte) et au-delà de la gageure de mettre un prénom sur le visage (ça, j'oublie tout de suite) je suis totalement incapable de me rappeler où je l'ai connu. Je pense qu'il s'agissait de quelqu'un rencontré lors de ma première formation, mais comme ça date un peu maintenant (une dizaine d'années quand même) savoir si c'était en classe, au taf ou ailleurs, alors là. Bref, j'ai la mémoire qui flanche, j'me souviens plus très bien… Sauf peut-être si vous me demandez le bruit de cet avion un jour de printemps et l'odeur du lilas qui flottait dans l'air, un instant insignifiant figé comme si c'était hier, même si c'était y'a 25 ans. Quelque part, je trouve ça effrayant de me dire que je ne maîtrise rien dans ce processus, que je suis à la merci des caprices d'un cerveau farceur pour me construire, puisque nous sommes formés par nos expériences, à condition de s'en souvenirs! Sans compter l'effet désastreux sur la crédibilité. Allez expliquer à quelqu'un que vous vous souvenez très bien de tel ou tel détail et de telle circonstance quand vous ne souvenez pas de ce que vous avez fait une semaine avant. Mémoire photographique, oui, c'est ça. Des instants figés, des décors, des gens mais pas ou peu de paroles. Que quelqu'un m'aide à retrouver le déclencheur, que je puisse choisir ceux que je veux garder!

9 février 2009

Elles te feront un blanc manteau.

(un titre pourri pour une référence pourrie, c'est la fête)

Je parlais déjà de rêves la dernière fois, la série continue. Je ne sais pas du tout pourquoi, mais non seulement en ce moment je me souviens souvent de mes rêves, mais en plus j'ai l'impression qu'ils sont de plus en plus longs. Il y a aussi une impression de connexion entre certains qui est troublante. Par exemple, je me trouve en possession de quelque chose, objet ou information, dans un rêve et j'ai l'impression très nette au réveil que cette chose, je l'ai acquise dans un rêve précédent. Pour le reste, je ne trouve pas franchement de cohérence dans mes délires nocturnes qui passent par tous les genres, des plus agréables (parfois très agréables même, hé hé) aux plus bizarres en passant par des assez neutres. Mais il y a aussi, malheureusement, des rêves comme celui de cette nuit, qui, sans être un cauchemar, a soudain basculé et est devenu suffisamment désagréable pour me réveiller à 6h du mat' et m'empêcher de me rendormir ensuite. Voyons les choses du bon côté, j'en tire deux leçons… il faut vraiment que je lave mon pull bleu (lavage à la main, je procrastine) parce que tout de même, rêver de lessive, ça devient grave et certains n'aiment pas, mais alors pas du tout les surprises, ce qui m'enlève toute envie de tester le truc en vrai, on est jamais trop prudent.

Pour le reste, j'ai l'impression d'être enfermée dans un roman d'héroïque fantaisie certains jours. Non seulement l'hiver est venu, mais on dirait qu'il s'est installé pour une longue période de durée indéterminée. Il ne cesse de neiger et de reneiger, la seule pluie qu'on a eue a fait plus de mal que de bien et un truc que nous avions mis en place au niveau professionnel s'est avéré, vu les conditions, nettement plus compliqué que prévu. Faut pas faire les choses et penser qu'on aura le temps de mettre en place les détails plus tard, la météo s'est largement chargée de nous le rappeler cette année. Bon, le boulot reste tout de même un truc à part, où on peut dire que je ne me foule pas trop, enfoncée que je suis depuis longtemps dans la spirale infernale du manque de motivation qui engendre la procrastination qui alimente le manque de motivation et ainsi de suite. N'empêche, même si les journées sont longues, je préférerais que certains me laissent buller en paix plutôt que de faire des conneries qui m'obligent à leur courir après ou me demandent de prendre des décisions de dernière minute, sans avoir le temps de consulter les gens qui devraient m'aider à décider. J'ai remarqué la semaine dernière, en étant confrontée à une situation pareille, que je supportais mal la pression que représente ce type de responsabilité. Déjà, la technique du "moins pire" n'est pas agréable, mais quand on est pas sûre d'avoir fait "tout ce qu'on peut" pour savoir s'il n'y avait pas une autre solution, encore moins pire, c'est stressant. Ce qui s'est traduit par un malaise physique, carrément. Je déconseille l'expérience, vraiment.

Heureusement, il n'y a pas que le boulot dans la vie. Il y a aussi les vacances. Sauf qu'il faut les planifier, les vacances. Et que c'est pas si simple. Et y'a les sorties, pour un week-end, prolongé ou non. J'ai beau adorer ça une fois que j'y suis, la planification me stress toujours un peu. Pour l'instant, dans mon collimateur, il y a un concert, un week-end chez Ondine (je me réjouis d'avance d'y être), d'autres concerts et un week-end en Bourgogne, sans doute. Et aussi quelque part, une capitale européenne à caser, les vacances à fixer avant la fin du mois et d'autres concerts juste après. Et qui sait, si elle veut bien se décider, une Mazette à accueillir un week-end, on peut rêver. Je pense à tout ça quand la vie me semble être trop engluée dans son cycle auto-boulot-dodo. A ça et à "spring is coming", hope so en tout cas, parce que même si j'aime l'hiver, je commence vraiment à rêver de vert là.

14 janvier 2009

l'âge des glaces

Hier, il m'est arrivé un truc rigolo, conséquence inattendue des 50 cm de neige tombés le 31 décembre. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il a beaucoup neigé d'un coup et que ça tient bien, à mon grand désespoir professionnel, si ça fond pas bientôt, je vais être dans la mouise, mais à ma grande admiration personnelle, on a eu pas mal de paysage féerique grâce à ça. Bref, le premier janvier, pleine de bonnes résolutions, j'ai profité du grand soleil qui faisait briller le manteau neigeux tout frais pour aller dégager ma voiture. Entre peller autour et enlever dessus, il m'a fallu quand même près d'une heure trente pour tout nettoyer. Tout? Justement non, et c'est bien ça l'origine de mon déboire rigolo d'hier. Sur mon toit de voiture se trouve une galerie et également des bandes en relief dans le sens de la longueur qui rendent le nettoyage du toit difficile. Je ne suis pas du genre à tout déneiger sauf le toit, mais je n'avais pas réussi à tout à fait tout enlever, et comme je peinais depuis un moment tout de même, je n'ai pas insisté. Hier, soit à un jour près deux semaines après la neige, j'ai durant ma pause midi entre-ouvert mon toit ouvrant pour que l'humidité à l'intérieur de la voiture diminue un peu (c'est ça de rentrer tous les jours dans la voiture avec les chaussures pleines de neige) en profitant pour cela du soleil qui tapait sur la voiture. En repartant à une heure et quart, j'ai oublié de refermer le toit. Hors, sur l'autoroute (enfin, la semi-autoroute) pour descendre au boulot, la voiture devant moi, pour une raison inconnue, a freiné. Et comme j'étais distraite par mon observation de la limite du brouillard (je vis au dessus, je bosse en dessous, retourner bosser l'après-midi est donc deux fois plus dur) j'ai freiné aussi, mais un instant plus tard, et donc plus fort. C'est là que la plaque de glace qui restait sur mon toit, un peu fondue lors de son passage au chaud soleil de midi, s'est détachée pour glisser vers l'avant… soit à travers mon toit ouvrant ouvert et j'ai tout pris sur la tête et sur la nuque!

Bon, heureusement, ça ne m'a pas fait mal au-delà de la première surprise et je me marrais toute seule en pensant au concours de circonstances. Et je me suis encore marrée après en me demandant ce que devaient penser les autres conducteurs en me voyant ouvrir ma fenêtre par –5 pour balancer des morceaux de glace. A la sortie de l'autoroute, j'ai dû m'arrêter au rond-point pour laisser passer une voiture et là, le reste de la glace a glissé jusque sur mon pare-brise pour s'arrêter contre mes essuies-glaces. Mais au moins cette fois je m'y attendais. Ceci dit, si moi j'ai bien rigolé avec ma plaque de glace surprise, d'autres dans le coin ont nettement moins d'humour. Il faut dire que les services de déneigement ont été un peu submergés le 31 et que du coup, deux semaines plus tard, certaines routes, passages et trottoirs ne sont toujours pas dégagés correctement. On entend donc de tout, le mécontentement des citoyens, en partie légitime, atteignant parfois des sommets de bêtises dans ses contradictions. On demande un coup de main aux chômeurs, paf, on les exploite, on ne fait pas par manque de personnel, on est des bons à rien qui n'en fichent pas une…. Quand à comprendre que les conditions ont largement joué en la défaveur de la voirie, vous plaisantez, on paye des impôts non?!

Je ne suis pas la dernière à reprocher aux politiques certaines de leurs décisions, mais penser que décider de l'utilisation des impôts permet de contrôler la météo, ça me semble être un poil fantaisiste quand même.

A propos de fantaisie, j'ai rêvé cette nuit, ce qui n'a rien d'exceptionnel, mais je me souviens de deux longs rêve, ce qui est beaucoup moins courant. Au-delà de l'absurdité des situations, ce sont des rêves après tout, je me suis sérieusement demandé pour l'un des deux pourquoi ce retour à l'adolescence, ça m'a perturbé pendant toute ma douche. Que je rêve de trucs vu ou ressentis hier, soit, mais que je me retrouve replongée dans mon ancien boulot et qu'en le quittant je rentre dans mon ancienne maison, ça m'a fait bizarre. M'enfin, apparemment ma mésaventure glaciaire m'a fait plus forte impression que je ne le réalisais, j'ai rêvé que j'avais deux accidents de voiture quasi à la suite, les deux fois je réussissais à freiner mais pas la voiture derrière moi. Ma grande préoccupation était alors que je venais de me faire bousiller ma nouvelle voiture achetée après le premier accident avant même d'avoir eu le temps de déclarer le dit accident à mon assurance. Je suis une flippée du remboursement par l'assurance en rêve, quand même, ça m'inquiète.

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17 décembre 2008

subjectivité nocturne

C'est drôle comme par le passé, la page blanche n'était jamais un problème. Frôle de voir à quel point je ne me rendais pas compte que la difficulté n'est pas d'écrire quelque chose, mais d'avoir quelque chose à dire.

Le souvenir du voyage commence déjà à se faire lointain et c'est les prochaines vacances qui s'annoncent. Plus que trois jours et quelques heures avant d'avoir deux semaines de tranquillité. Cette fois, pas de voyage, juste l'envie de ne pas faire grand chose et surtout de vivre à l'envie quelques jours. Bien sur, il y a noël et nouvel an, mais pour nous, ce ne sera que deux soirées à part. Comme toujours à la veille des vacances, j'ai plein d'envies, aller au ciné, à la piscine, et même skier pourquoi pas, ce n'est pas la neige qui manque en ce moment dans la région et toutes les stations du coin sont ouvertes. En même temps, je sais que ces envies risquent bien de ne pas être suffisamment fortes pour vaincre mon inertie canapesque. Et puis, il y a tant à regarder, des dvd, des trucs enregistrés, des trucs téléchargés. Mais aussi tant à faire sur l'ordi, faire de l'ordre, faire de la place, faire ce qu'on a pas le temps de faire le reste du temps, ou pas le courage en rentrant du boulot. Une fois de plus, ce piège de "pendant les vacances, j'aurai le temps!" Sauf qu'on ne rattrape pas des mois à repousser en seulement deux semaines, à moins peut-être d'y passer tout son temps. Ce qui n'est pas une option quand on aime autant que moi ne rien faire avec juste un bon bouquin dans les pattes.

J'en vient presque à me demander si je n'ai pas un vrai problème de mémoire tant les choses que j'aimerais fixer ici disparaissent comme neige au soleil dès que je pense m'y mettre. Le pire étant peut-être que le train train quotidien n'est pas très propice à ce genre de pensées, on pourrait donc raisonnablement imaginer qu'elles me marquent plus que ça. Mais là, la seule chose qui me vient à l'esprit, c'est que j'ai déjà dit ça, une ou plusieurs fois par le passé.

Le passé… qui n'a jamais rêvé de le changer. L'autre soir, j'avais dans les mains un livre que j'aime beaucoup. Je l'ai tellement apprécié quand je l'ai lu que je m'en étais servie dans un exposé que je devais faire pour le cours de français l'année de mon bac. Le problème, c'est que j'ai un très mauvais souvenirs de cet exposé pour la simple raison que, ayant eu les yeux plus gros que le ventre parce que j'aimais le sujet, j'ai saoulé tout le monde sur une durée largement supérieur à celle impartie. Plutôt que de prendre un seul livre, j'avais fait un survol comparé d'un genre, la science-fiction, qui regroupe plusieurs types, allant de l'heroic fantasy à la politique fiction pure en passant par la fiction vraiment scientifique. Les puristes débattront des cases, de leur utilité et du classement de certaines œuvres dans les dites cases, mon propos était plus de montrer la diversité fascinante de ce genre souvent assimilé à de la littérature de bas étage. Je ne me rappelle pas de la note que j'avais eue, je crois qu'elle n'était pas si mauvaise parce que mon argumentation tenait la route, mais je me souviens de deux choses : l'ennui profond de mes camarades de classe après que j'ai dépassé le temps imparti (et peut-être bien avant aussi d'ailleurs, ils ont vite dû se rendre compte que j'étais plus partie pour un marathon que pour un sprint) et le fait que ma prof avait dû lire tous les ouvrages choisis et qu'elle n'avait pas aimé du tout le fameux bouquin que je tenais dans les mains l'autre soir. Depuis, chaque fois que je vois ou que je relis ce livre, je ne peux pas m'empêcher de refaire cet exposé dans ma tête et de me fustiger d'avoir voulu voir trop grand… parce que je trouvais l'œuvre que j'aurais voulu vraiment analyser trop forte pour moi. Je l'ai donc "noyée" dans le reste pour ne pas la prendre de face, de peur de passer à côté de l'essentiel et d'être ridicule. (Il s'agissait de 1984 de Georges Orwell, sur lequel il y a beaucoup à dire en effet). Bon, donc si quelqu'un tombe sur une machine à remonter le temps, j'aurais un exposé à refaire, merci. Ce qui est triste, c'est que je ne sais que faire de l'amalgame que je fais sans le vouloir entre ce mauvais souvenirs et ce bouquin que j'aime toujours autant, même si c'est du roman initiatique de base, version HF pour ados. Ou comment se sentir coupable d'aimer quelque chose parce qu'on a pas réussi à le faire aimer à d'autre. On dirait bien que mon cerveau à un souci de configuration, la culpabilité semble être une réponse quasi automatique, même quand elle n'a pas lieu d'être… On dirait bien que j'ai vraiment besoin de vacances moi.

Hier soir, la tête déjà posée sur l'oreiller, je me réfléchissais aux trucs que j'aimerais faire. Dans le tas, il y a le tri et la réorganisation de mes photos, ce qui n'est pas rien, et en particulier de mes photos de petites plantes, ce qui, vu la quantité qu'il y en a, risque de ne pas être triste. De là et après quelques idées pas forcément applicables (c'est fou comme les trucs qu'on imagine loin de son écran se révèlent souvent inutilisables une fois confronté au programme), je songeais au printemps qui finira bien par venir, comme chaque année, et aux photos que je pourrais faire à ce moment là. Faire ces photos, c'est parfois devoir rechercher le nom de la plante après. Et là, finalement, on a deux manières de faire. 1: être vraiment bon et être capable de tomber sur la bonne plante en suivant une clef de détermination botanique, ce qui n'est pas mon cas, ou très rarement. Je n'ai jamais été très douée pour savoir si c'était un ovaire infer ou semi-infer, pour me rappeler ce que c'est qu'un involucre incomplètement soudé et je ne jure pas que je n'ai jamais confondu une feuille pennatiséquée avec une feuille palmatilobée (bon, là, j'exagère un brin). Bref, ces foutues clefs, en particulier celle, indispensable au botaniste Suisse en tout cas et qui, bien nommée, a été écrite par M. Binz (mais qu'est-ce que c'est qu'ce bintz!!!) sont souvent très difficiles à utiliser et il est facile de s'y perdre. D'ailleurs, je n'ai jamais aimé les "histoires dont vous êtes le héros" qui passent elles aussi d'un numéro à l'autre. Pour vous donner une idée, dans une clef botanique, la couleur de la fleur, le seul truc accessible à toute personne non aveugle et non daltonienne, arrive souvent en 10ème position et encore, c'est pour vous demander si les pétales et les tépales sont de la même couleur ou pour savoir si ça tire plus sur le mauve ou sur le violet, ce qui, sans référentiel de ce qu'ils considèrent comme mauve ou violet n'est déjà pas forcément évident, mais qui, compte tenu de la variabilité des teintes entre individus d'une même espèce, n'est pas toujours ultra déterminant (c'est un peu pour ça que le critère couleur n'est pas en première ligne d'ailleurs, sauf dans les clefs simplifiées).

La deuxième technique est plus empirique. Soit on se déniche une clef de base sur le net genre couleur de fleur, date de floraison, type de plante et on part de la dizaine de réponse qui en découle, soit carrément, on attrape sa flore illustrée et… on regarde toutes les images, si si. Bon, avec un peu d'habitude, on peut limiter un peu les recherches, par exemple en commençant par la famille à laquelle on pense que la plante peut appartenir. Mais ça ne marche vraiment pas à tous les coups, ces satanées plantes ont la fichue manie d'avoir résolu les mêmes problèmes presque de la même façon. Donc, deux plantes qui se ressemblent ne sont pas toujours de la même famille et une fleur à 5 pétales n'est pas toujours une rosacée, sinon c'est pas drôle.

Il y a une troisième technique, mais elle ne fonctionne que dans les jardins botaniques et chez les vendeurs de plantouilles, c'est de lire l'étiquette. Mais cette technique, qui peut sembler être la plus simple des trois est parfois la pire. Combien de fois, en jardin bot, la plante qui m'intéressait n'était pas étiquetée… et combien de fois l'étiquette la plus proche était en réalité celle de la plante d'à côté, ce qui n'est pas un cadeau pour le botaniste amateur, faut bien l'admettre. Du coup, quand je vais courir la plantouille ou la fleurette au pays des étiquettes, il m'arrive régulièrement de vérifier (merci le net) que ce que je prend pour un Kniphofia est bien un Kniphofia (heu… mauvais exemple, rien ne ressemble à un Kniphofia, mais on s'en fout, le nom est rigolo, si si, essayez de le dire à haute voix sans avoir l'impression d'avoir un sérieux défaut de prononciation).

J'en étais là de mes réflexions nocturnes (ou presque) quand j'ai pensé que finalement, pour beaucoup de plantes, je n'avais pas besoin d'une clef, d'une photo ou d'une étiquette (sauf pour cette dernière quand il s'agit de variétés horticoles, mais là ça devient du détail). Il y a en effet un certain nombre de plantes que je connais et donc reconnais sans difficultés. Bien sur, la familiarité fait beaucoup pour cela, mais tout de même, pouvoir dire en roulant à 80km/h que c'est un chêne et pas un hêtre ou que c'est un érable faux platane et pas un vrai platane, à quoi ça tient? Finalement, ça tient à plein de petits critères difficiles à expliquer, comme la forme général, la couleur de l'écorce, la nuance du feuillage. Bref, à la physionomie de la plante. Et là, ça peut sembler très con, mais quelque part, j'ai eu comme une bouffée de soulagement si j'ose dire. Moi qui ne suis pas physionomiste pour un rond, capable d'oublier un visage avec presque autant de facilité qu'un nom (ce qui n'est pas peu dire) et aussi moi qui voit des ressemblances que personne d'autre ne voit entre deux acteurs par exemple, j'ai pu me dire que si, je suis physionomiste. Par pour les gens, ok, mais pour les plantes et que c'est peut-être de là que vient justement cette propension à voir des ressemblances qui ne frappent que moi, je suis habituée à d'autres associations de détails. Parce que toutes les plantes, même les clones (vive les boutures) sont différentes, parce que certaines plantes prennent un malin plaisir à brouiller les pistes, l'œil voit différemment et reconnaît un houx même si les feuilles ne sont pas piquantes (le houx change la forme de ses feuilles suivant la hauteur à laquelle elles poussent, tout simplement parce que les chevreuils et les cerfs ne peuvent pas les brouter plus haut que deux mètres, donc plus besoins de faire des piquants pour se défendre au dessus de ça) ou fait la différence entre un sapin et un épicéa, même de loin (avec ou sans guirlandes, c'est de saison). En me disant que finalement, mes ressemblances incompréhensibles entre untel et untel étaient peut-être une marque de cet œil un peu différend, je me suis endormie.

12 novembre 2008

Voyage USA, dernière partie

Lundi, on se lève tôt, je retrouve mon natel étonnamment complètement déchargé, alors que branché en usb, il chargeait le soir avant. On prend notre petit déj avec Leila qui tourne partout pour préparer sa journée et qui répète qu'elle n'a pas envie d'aller bosser. Il est l'heure des adieux et comme elle m'avait confié qu'elle voulait toujours bosser dans l'humanitaire à Genève, que c'était son plan sur 10 ans, je lui dis "rendez-vous ans dix ans" dans un café à Genève et... je me fais engueuler, parce qu'il ne faut pas qu'on attende 10 ans pour se revoir. Heu, bon, mettons ça sur le compte de la fatigue. On se dit à très bientôt donc, jeudi peut-être, en juin sinon, ils devraient venir en Suisse pour un mariage. On se met en route un peu plus tard, après un hug surprise de S. Comme décidé la veille, on va jusqu'a Orlando, à 4h ou 5h de là, puis on voit si on se sent d'aller aux keys.
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Quatre heures plus tard et un peu avant l'embranchement pour Orlando, on prend finalement la décision de continuer, direction extrême sud. Entre Orlando et Miami, on s'engage sur une autoroute privée, la florida turnpike, c'est ça les péages que le GPS nous annonçait. M'enfin, ça nous permet d'éviter Miami, donc tant mieux.
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En arrivant aux abords de la grande ville, la circulation se fait de plus en plus dense, les miamais (??) conduisent comme des malades, je suis au volant et c'est super stressant. On est sur 3 voies, celle du milieu est la plus "calme" mais même là, c'est de la folie, il y a de gros écarts de vitesse, dépasser par la droite est parfaitement normal apparemment (paraît que c'est légal là-bas), certains zigzaguent entre les trois files pour aller plus vite et tout ça sans utiliser les signofiles (les clignotants quoi). On voit plein de queues de poisson, de déboîtement à la der de la file tout à gauche pour une sortie quatrième file droite, bref, autant pour le flegme des américains au volant, ça klaxonne pas mal des fois. Presque sans transition, quand on sort de Miami toujours direction sud, on se trouve sur une route à seulement deux voies (pour l'instant, vu les travaux) route longue, droite et limité entre 45 et 55mph.
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C'est la lisière des Everglades, c'est très beau, très vert, très plat et finalement très efficace comme somnifère. On sort des Everglades pour prendre un pont qui arrive directement sur la première île, Key Largo. A début, les keys, c'est juste une route toute droite, bordée soit de bâtiment divers, soit d'arbustes qui ne laissent pas voir grand chose du paysage. Mais dès la sortie de Key Largo ou presque, on est vraiment sur la "Ocean Road", c'est à dire qu'on est souvent sur un pont au-dessus de l'océan, c'est magnifique, il y a plein d'atolls un peu partout autour, le ciel est bleu avec quelques nuages, c'est magique.
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Bon, sinon les Keys, c'est quand même plus de 100 miles de long, du coup, même avec un paysage époustouflant, ça finit par devenir un peu ronronnant, surtout à la place du conducteur. On voit (on ne voit même que ça, on roule plein ouest) le soleil descendre lentement sur l'horizon, et si au début on se dit qu'on a tout le temps, plus on avance, plus on réalise que ça descend vite. Et puis on se souvient que attention, sous les "tropiques", le soleil tombe d'un coup et son coucher est court. Et la route n'en finit pas…
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On arrive enfin sur Key West, mais le soleil est déjà en train de se teinter d'orange, argh, on va le rater, c'est sûr.
DSCN5427 (le soleil est derrière le tronc du palmier, c'est pris depuis la voiture, j'aurais voulu que je n'aurais pas pu)
Et de fait, on se paume un peu dans la ville, je ne trouve pas tout de suite le square qu'il faut (Mallory square, paraît que c'est un spot réputé) et quand je le vois enfin sur la carte, on peine à y arriver (beaucoup de sens uniques, beaucoup de routes interdites parce que privées) et on… rate le couché de soleil à quelques minutes. Bon, on fait quand même des photos des belles couleurs qui restent, mais c'est pas pareil.
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Il y a beaucoup de monde, on est crevés, on a toujours pas d'hôtel, donc on ne s'attarde pas. On ressort du parking qui se trouve être le plus cher jamais vu, 4 dollars pour 7 minutes, chapeau. Merci le GPS, on trouve l'hôtel qu'on avait repéré dans une brochure gratuite trouvée sur une aire d'autoroute mais pas de bol, y sont plein, plus de chambre, nada. Heureusement, la réceptionniste, serviable, nous dit que dans l'hôtel de l'autre côté de la rue, sûr et certains, y'a encore des chambres. Donc, on traverse, on entre dans la réception et on est accueilli par un grand black un peu enveloppé. Effectivement il lui reste des chambres, à un prix qui correspond à ce qu'on a payé à Savannah. Il nous file la carte magnétique (on aura vu que ça dans tous les hôtels, les clefs n'existent plus là bas apparemment), on arrive devant la chambre, je glisse le rectangle de plastique dans la serrure et… rien. Point de petite loupiote verte, point de "clic" audible et surtout, la poignée ne bouge pas d'une miette. Bon, soit, je tente plein de combinaisons (mettre et retirer vite, lentement, mettre la carte dans l'autre sens, bref), j'essaye également la deuxième carte (deux personnes, deux cartes, c'est décidément plus pratique que des clefs à l'ancienne) mais décidément, non. Donc, retour à la réception, explications, il repasse la carte dans la machine, on repart réessayer. Toujours rien. J'ai cru que son pote allait s'étrangler de rire quand il nous a vu pousser la porte une fois de plus. Finalement, il nous a donné la chambre d'à côté et là, tout a marché du premier coup, ouf. Devant la porte, comme dans tout hôtel US qui se respecte, y'a des places de parc. Sauf que devant notre porte, y'a un cône rouge et blanc posé sur la place. On réfléchit pas trop (on est crevés) alors on vire le cône et on parque la bagnole juste devant la porte. Après une pause dans la chambre (que la clim garde à 17° environ, il fait un bon 27 dehors la nuit…) on sort se trouver un resto. On ne va pas trop loin et on entre dans un machin qui annonce des plats à base de produits de la mer, c'est parfait. Il y a un très joli balcon, mais la température est incompatible avec la sensation de faim, donc va pour l'intérieur climatisé. Autant dire qu'après une pareil journée de route, on a pas fait long et qu'on est allé se coucher vite fait.

Mardi, jour de la visite de Key West, on tente de se lever pas trop tard pour profiter du peu de fraîcheur de la matinée. On prend le petit déj au bord de la piscine de l'hôtel (en fait, il n'y a pas de salle à manger, juste un buffet à la réception) puis on part dans la chaleur qui finalement est déjà bien installée. On prend la southernmost rue (bon, elle ne s'appelle pas comme ça, m'enfin), pour aller au southernmost point en passant devant le southernmost hôtel.
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Malheureusement, le southernmost point est squatté par des motards… allemands.
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Comme on est pas venu jusque là pour voir un drapeau allemand, on décide de passer notre chemin, d'autant que les motards n'ont pas l'air prêt à décoller de là, on dirait au contraire qu'ils prennent un malin plaisir à être sur les photos de tous les touristes qui passent. Tant pis, on prend la Withehead street et on arrive devant le haut lieu de pèlerinage Abesque, la maison d'Hemingway. Transformée en musée, la visite est possible dès 9 heures et il est… 9 heures moins une! Juste le temps de prendre Abe en photo devant la plaque qui orne le mur devant la maison et le portail s'ouvre. Nous sommes les premiers visiteurs, évidemment. Le type devant la maison nous demande d'où nous venons, et quand on lui répond de Suisse, il nous demande si on veut la documentation en français ou en allemand, épatant! Quand on pense que pas mal d'européen savent à peine qu'il y a des francophones en Suisse… La maison est pas mal du tout, mais l'arrangement musée de l'intérieur n'est pas ultra convaincant (beaucoup de choses mal présentées, sans véritable contexte, peu visibles) mais bon, il y a de jolies choses à découvrir quand même. Le jardin quand à lui est magnifique, très bien entretenu et très tropical, ce qui est normal ici mais passablement exotique pour moi.
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C'est plein de chats à six doigts partout, mais il paraît que c'est un attrape touriste que de dire qu'ils descendent de ceux d'Hemingway, qui n'aurait semble t-il jamais eu de chats à Key West. M'en fous, ils sont mignons. Après cette visite hautement symbolique, on repart le long de la rue pour trouver une poste, on a quelques cartes postales à envoyer. L'employé qui nous vend des timbres nous propose gentiment d'attendre qu'on les ai collés au bon endroit pour timbrer et envoyer directement les cartes. Elles ne mettrons que 4 jours à arriver, contre 10 pour celles postées à Montréal, chapeau la poste US. Lorsque l'on sort du bâtiment, il se met à pleuvoir mais heureusement ça ne dure pas. Non pas qu'une petite pluie ne soit pas agréable par cette chaleur, mais mon sac en cuir et les appareils photos aiment moins. En attendant à l'abri des arcades devant la poste, on regarde des poules s'ébattre en liberté sous un ficus géant (oui oui, le même ficus que dans les appartement, sauf qu'ici, c'est un arbre avec un tronc énorme).
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Dès qu'il arrête de pleuvoir, on repart visiter le coin. On retourne voire la square de la veille en plein jour, il est totalement vide cette fois-ci, mais faut dire que le coucher de soleil est encore loin. Depuis là, on prend Duval street, la rue commerçante, pour retraverser l'île. On passe du coup devant le Sloppy Joe's, le bar ou plutôt l'avatar du bar ou Hemingway (oui, il est partout ici) venait boire des coups avec ses potes. Abe craque pour un t-shirt souvenir, qui s'avérera être un marcel trop grand lors du déballage, pas de bol. Il fait de plus en plus chaud, on dégouline dès que l'on fait trois pas et on se surprend à avoir envie de visiter des magasins (tous les mêmes ou presque) juste pour profiter de la clim. Mais il est déjà dix heures et demi et nous devons rendre la chambre à onze heure, donc on ne traîne pas. En arrivant enfin (dieu qu'il fait chaud!!) à l'hôtel à moins cinq, on comprend le pourquoi du cône, la veille. La voiture est un gros paquet cadeau emballé dans du plastique transparent et il y a des protections un peu partout autour, en fait, ils refont la peinture de la galerie des chambres à l'étage. Le peintre est tellement soulagé de nous voir débarquer et qu'on vire la bagnole de là qu'il ne pense même pas à nous engueuler d'avoir poussé le cône pour nous parquer quand même. Je prend juste le temps de me changer et d'enfiler mon maillot de bain, on charge la voiture, on rend les clefs et direction… playa! J'ai décidé que quand même, je ne partirais pas sans m'être baignée dans l'océan, c'est pas tous les jours qu'on peut se tremper dans le golfe du Mexique et surtout, qu'on peut nager dans une eau à 25° en plein mois d'octobre. Bon, comme Abe lui ne se baigne pas, je ne fais pas très long non plus, c'est juste pouvoir être dans l'eau, plage de sable et palmiers en pensant qu'ailleurs, des gens bossent et qu'il fait froid.
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Finalement, il y a trop de vent pour nager confortablement (merci les vagues dans la tronche quand tu veux respirer) et le fond de l'eau est un peu semé d'embûches, saleté d'îles coralliennes. Avant de repartir, je me change dans les toilettes disponibles sur la plage, c'est quand même super étrange leur truc, y'a juste des murs pour séparer les espaces mais… aucune porte nul part, question intimité, c'est pas top quand même. On est pas trop mécontent de retrouver la voiture et surtout sa climatisation et on repart sur la 1 north, apparemment les routes de Floride (et plus?) sont numérotées à partir d'ici.

Dans notre voyage plein nord, on retrouve le passage proche de Miami et ses dingues au volant. Je distingue au loin les gratte-ciel de Miami beach, mais on ne s'en approchera pas plus que ça. Devant nous, un van transporte sur le toit deux matelas vaguement attachés avec une ficelle. Abe, qui conduit, remarque que le chargement a une méchante prise au vent et effectivement, peu de temps après, grosse frayeur, les deux matelas s'envolent et retombent sur la voie de gauche de l'autoroute, juste à côté de nous. Heureusement qu'ils ont été déportés, sinon on les prenait dans le pare-brise sans pouvoir faire quoi que ce soit. La voiture qui était à notre gauche était un peu en arrière par rapport à nous, elle est donc passée sur le matelas qui s'était couché par terre et qui est resté coincé quelques instant sous le bas de caisse, sans provoquer de dégâts apparemment. L'autre matelas, je crois, a fini contre la barrière centrale. Après cette grosse montée d'adrénaline, nous avons continué notre remontée plein nord et plus loin, ce sont des pluies torrentielles qui nous ont fait des frayeurs, on avait jamais vu un tel rideau d'eau, la visibilité était tout à coup réduite à quelque mètres, même sans voiture devant nous pour soulever un brouillard du sol. Enfin, on s'est retrouvé quelque part dans une banlieue un peu merdique du sud d'Orlando (plus de 600 km depuis Key West quand même) où on s'est trouvé un hôtel resort quelconque qui l'était d'ailleurs, quelconque. M'enfin, on voulait se faire le parc universal le lendemain tranquillement, donc on a pris deux nuits là, c'était aussi l'occasion de se poser un peu. Il n'y avait vraiment pas grand chose dans le coin, mais le resto de l'autre côté de la route faisait des hamburgers tout à fait bons. Par contre, traverser la route (4 ou 6 pistes, je sais plus) à pied là bas, c'est un peu sport, dans ces zones industriello-hôtelesques, tout est fait pour la voiture, il n'y a pas un passage piéton à 1km à la ronde. On s'est endormis tôt, crevés par la route et la chaleur, au doux son des avions qui décollaient de l'aéroport un peu trop proche.

Mercredi, on avait réservé la journée pour aller visiter le parc universal resort. Comme l'hôtel n'offrait pas de petit déjeuner et qu'on avait pas trop envie de chercher dans les environs s'il y avait quelque chose de potable, on a tapé dans la boîte de cookies acheté à Waycross avant notre départ et on s'est mis en route. On était pas très loin, mais une fois tout prêt, il faut encore se fader l'entrée dans le parking, payante bien sûr, qui ressemble beaucoup à un péage autoroutier français. Après, y'a plus qu'à suivre et visiblement, c'est ultra organisé, y'a des types en jaune qui font signe, ça rigole pas et on ne se met pas où on veut, mais c'est très rapide et y'a pas besoin de réfléchir, c'est sûr. Après, encore une fois, y'a qu'à suivre, et la foule, et les panneaux et on arrive à l'entrée, qui est la seule partie "gratuite" (y'a le parking quand même) du parc. Il y a des restos partout (dont un Buba Gump Shrimp, si si) et quelques animations je crois, mais on ne fait que traverser. Le reste du parc est en plusieurs parties, dont deux principales avec les attractions, payantes évidemment. C'est le principe "on paye "tout" à l'entrée" (la nourriture et la boisson sont en plus, bien sûr) et après, y'a plus qu'à prier pour qu'il n'y ait pas trop de monde dans les files. En même temps, on est au moins d'accord sur le fait que les manèges, c'est pas notre truc, rien qui secoue ou qui retourne cul par dessus tête pour nous. Pour commencer, on fait longuement la file pour acquitter notre droit d'entrée, sans bien comprendre pourquoi ça avance aussi lentement. Visiblement ici, taper la discute avec la personne qui tient la caisse, c'est normal parce que quand on arrive enfin devant le gars pour obtenir notre sésame, ça prend bien 3 minutes chrono, deux adultes plein tarif, la base quoi. Ceci dit, c'est un peu l'assommoir, y'en a pour pas loin de 100$ par personne quand même, ouch. Une fois le ticket en main, il faut encore passé devant un employé de sécurité qui prend l'empreinte de notre index pour certifier que le porteur du billet va bien avec le billet, ça ne rigole pas et mieux vaut ne pas perdre le bout de carton tant qu'on est dans le parc. Enfin, on entre et là… bienvenue au pays du carton pâte.
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On est bien à cinémaland, ça grouille de référence partout, tout est en couleur souvent façon bonbon acidulé et il y a des musiques d'ambiances à chaque coin de rue. On se promène dans ce joli décor, infernalement kitsch mais c'est le but, et on croise Doc brown, une momie sur des échasses, beeteljuice et le requin, mort, des dents de la mer.
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Il y a aussi toute une section sur les Simpson, Abe mitraille ça à qui mieux mieux avec son appareil. Après ce tour de reconnaissance, on décide d'aller faire la seule attraction qui nous attire, à savoir Shrek en 3D avec motion machin, les sièges qui secouent quoi. Je rigole devant les avertissements à l'entrée, entre autre celui qui conseille aux gens souffrant de mal des transports de s'abstenir. Je me demande quand même si je devrais prendre une pilule anti-nausée, on ne sait jamais. On a de la chance, nous sommes en semaine en dehors des périodes de vacances, il n'y a donc pas trop de monde et nous n'attendons que jusqu'à la nouvelle séance. On entre dans le "château" et il y a toute une partie histoire et introduction avant de pouvoir entrer dans la salle de ciné, je suis comme je peux, c'est de l'américain pur jus, j'ai un peu de mal je dois dire. Mais bon, ça ne vole pas bien haut non plus, donc même si je ne saisi pas tout, je comprends la trame sans problème. Enfin, on entre dans la salle, on s'installe et c'est partit pour une demi-heure (ou vingt minutes?), lunettes bicolores sur le nez (je me demande si l'effet n'est pas atténué par le fait de les porter par dessus les lunettes de vue) où on se fait secouer, arroser, souffler dessus et autre. C'est très sympa, mais au final, on est pas complètement malheureux que ça ne dure pas trop longtemps. On sort de là pour retrouver la touffeur extérieure, il fait très chaud et de gros nuages noirs commencent à s'accumuler dans le ciel. On attend d'ailleurs qu'ils cachent le soleil pour passer d'un endroit à l'autre, tellement ça tape sinon. Même que je me rendrai compte le soir que j'ai pris un coup de soleil sur le "décolleté" qui n'était pourtant pas bien grand, tant pis, il ira bien avec celui en forme de maillot de bain que j'ai pris à Key West. On décide de changer de partie de parc pour aller voir l'île de l'aventure, vu qu'on a bien fait le tour de ce qu'on voulait voir ici. Pour ça, il faut repasser un contrôle billet plus empreinte digitale, mais vu le peu de monde, il n'y a pas de file d'attente aux entrées, heureusement. Island of adventure, c'est la partie super-héros, dessins animés et Jurassic park, autant dire que c'est encore plus bonbon acidulé et carton pâte, les américains sont vraiment de grands enfants.
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On s'arrête pour manger un truc dans un resto (fichtre de portions) et pendant ce temps, l'orage se décide à éclater. En quelques minutes, tout est détrempé, c'est un rideau d'eau impressionnant, impossible de sortir là dessous sans être trempé jusqu'au slip en deux mètres. Donc, on attend patiemment que ça passe, avec une ou deux fausses alertes où l'on croit que c'est fini mais en fait non. Quand la pluie se décide enfin à cesser, on ressort pour découvrir qu'à part une augmentation notable de l'humidité ambiante, la température elle n'a pas bougé d'un poil, c'est le bain de vapeur gratuit. Au départ, je pensais aller voir le 3D de Spiderman, Abe lui n'était pas chaud et proposait de m'attendre dehors. Mais après avoir mangé, je me suis dit que de me faire secouer dans tous le sens n'était peut-être pas une bonne idée si je voulais garder la maîtrise de mon estomac. On a donc fait le tour de ce qu'il y avait à voir et basta. J'ai d'ailleurs particulièrement apprécié la jungle de la partie Jurassic, c'était vraiment très beau.
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On commence sérieusement à avoir mal aux petons et à en avoir un peu marre de la chaleur, du bruit, de la bouffe partout, on décide donc, après un peu plus de cinq heures sur le site, de rentrer à l'hôtel. Faites le compte, une seule attraction, cinq heures sur place, ça fait cher l'entrée, vraiment. M'enfin, c'est à faire quand même, ne serait-ce que pour voir ce que les américains aiment comme divertissement. On est content de retrouver l'hôtel et de s'y poser faut dire.

Jeudi, il est temps de se mettre en route vers Jacksonville. Sur le chemin, on fait un petit détour par St-Augustine, une ville très chaudement recommandée par Leila. St-Augustine, c'est surtout la plus vieille ville des Etats-Unis (1565 quand même), c'est là que les conquérants Espagnols se sont installés en arrivant et c'est là qu'ils sont restés longuement. Cette "première ville" n'est pas très grande, assez jolie mais un peu façon parc d'attraction quand même. Les bâtiments sont du genre "pseudo influence Espagnole", ce qui donne un style plus hollywoodien moche que Lusitanien.
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Ici aussi, il fait une chaleur de four, c'est même carrément pénible. On passe près du fort qui a l'air joli, mais il y a plein des classes de mômes (dont une avec une prof façon militaire "et je ne veux voir qu'une seule tête" face à des gamins qui doivent bien avoir six ou sept ans), c'est payant et puis bon, les forts, c'est pas super nouveau pour nous non plus. Après un petit tour au bord de l'eau, on trouve un resto sur pilotis pour manger un truc. Il y a de petites trappes dans le mur extérieur et on nous fournit du pain pour nourrir les poissons chats, c'est assez étonnant. Etonnant aussi, leur amour de la clim mal réglée. Il fait quelque chose comme 35° dehors et dans le resto, il doit faire 18°. La sueur qui coulait dans notre dos durant notre marche finit par geler sur notre peau, je suis sûre que c'est là qu'on a choppé le rhume qui nous a terrassé une fois de retour en Suisse. C'est pas difficile, malgré le fait qu'on râlait contre la chaleur vingt fois par jour, on était content de sortir pour… se réchauffer. Et d'ailleurs, en sortant, on a carrément eu de la buée sur nos lunettes, et pas qu'un peu, sont fous ces amérloques. En sortant, on est allé voir la oldest house (après le southermost, le oldermost), qui fait partie d'un musée maintenant, dans lequel on est pas entré d'ailleurs.
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C'est après ça qu'on a vraiment découvert le côté pseudo-espagnol en toc, avec des bâtiments, dont un hôtel et un collège étonnant.
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On est aussi passé par une rue piétonne (c'est pas courant là-bas) qui était très agréable si l'on excepte la température.
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J'aurais bien aimé flâner plus, mais mon estomac a décidé que bouffe inhabituelle plus chaleur, ça faisait trop pour le moment. Donc, il a pas fallu insister beaucoup pour me convaincre qu'on pourrait aller directement à l'hôtel près de l'aéroport. Après s'être reposé un bon moment à l'hôtel, j'avais de nouveau faim, on est donc sortis trouvé le resto repéré avec le GPS. Et on l'a fait à l'américaine puisqu'on a pris la voiture pour faire… 500m. Pas fier, mais va trouver quand t'es à pied dans le paradis de la bagnole. Pour la première fois, je n'ai pas réussi à finir mon assiette et pour la première fois, on m'a proposé une boîte pour emporter les restes, ça faisait bizarre. On s'était dit qu'on allait se coucher tôt pour être en forme pour le voyage, mais on a malheureusement dû compter avec l'enthousiasme d'une famille qui avait décidé que 23h45, c'était une bonne heure pour s'engueuler et discuter d'un étage à l'autre sur le chemin de leur chambre, pas de bol, dire qu'on a même pas entendu un seul avion, fallait qu'il y ait autre chose. Je ne sais pas si c'est leur faute, mais j'ai passé une très mauvaise nuit et je me suis réveillée le lendemain avec un méchant mal de dos, ce qui n'est pas l'idéal quand on va passer les prochaines 24h dans des avions ou des salles d'attente d'aéroport.

Le vendredi donc, on s'est réveillé assez tôt, on a pris un petit déj à l'hôtel qui avait la bonne idée d'en offrir et on est parti pour l'aéroport. On a rendu la voiture sans problèmes malgré la panne de la machine portable de l'employée, on a marché pas mal pour trouver le check-in et là, les problèmes ont commencé. Pour commencer, on est tombé sur un employé en formation (comme à Montréal). Ensuite, il faut utiliser des bornes automatiques pour s'enregistrer, sauf que là elle ne marchait pas (comme à Zürich). Donc, le type a dû tout faire "à la main" et entre le fait qu'il ne savait pas toujours comment faire et le fait qu'on avait du mal à le comprendre quand il nous posait une question, ça a pris un certain temps. Et au final, j'ai du payer un supplément pour ma valise qui dépassait le poids autorisé (surtout parce que presque tous les bouquins que j'avais dans mon sac de cabine les autres fois étaient cette fois dans la valise, marre de les porter). Le reste, c'est beaucoup d'attente, un vol par très beau temps avec une arrivée sur Chicago absolument magnifique, un peu plus de six heures d'attente à Chicago (et le terminal international n'est pas très folichon, même s'il fait un kilomètre de long avec 21 portes).
DSCN5569 (oui, c'est grand, très grand et très vide)
Un départ de nuit, ciel toujours dégagé et donc une vue imprenable sur les villes éclairées, c'était magique. Sinon, le pire doublage français jamais vu, un pseudo James Bond seulement avec sous titre coréen malgré la demande du sous-titre français, peu de sommeil, des croissants chaud au petit déj (merci Swiss) et une arrivée peinarde à Zürich. Après, récupe bagages, pas de douane, un train sans trop attendre, mes parents à la gare d'arrivée, mon père qui se fait flasher par un radar fixe et enfin, home sweet home. Et moi, incorrigible, après trois semaines de voyage outre atlantique et à peine 4 heures après l'atterrissage, je nettoyais mon frigo de fond en comble avant d'aller faire les courses, tout est normal. La nuit suivante, on a rattrapé notre fatigue en dormant 10h (moi) et 15h (lui) d'affilé. Et le lundi, on a repris le boulot, des souvenirs plein la tête et un gros rhume en cadeau bonux.

Epilogue… Déjà un mois qu'on est rentré, c'est dingue comme ça file. Après une première impression au retour (même dans l'avion) de "t'es sur, on l'a vraiment fait ce voyage!?" c'est maintenant que des impressions, des envies (y retourner?), quelques regrets ("mais pourquoi on en a pas profité pour faire ça, et ça, et voir ça, et encore ça") se mélangent. En tout cas, qu'est-ce que c'était bien!

29 octobre 2008

Voyage troisième partie, USA nous voilà

Mardi matin, le réveil sonne à 5h, on décide de zapper le petit déj de 6h, on doit encore rendre la voiture et trouver où, quand, comment pour tout le reste. On trouve le chemin pour déposer la voiture, on la rend sans difficultés et après, on marche un demi-kilomètre dans le parking pour arriver à l'aéroport. On passe au check-in, je demande s'il y a une boîte aux lettres quelque part et je me fade toute la salle des check, aller-retour, pour en trouver une. Une fois les cartes expédiées, je retrouve Abe et on passe la douane. Ou plutôt, on tente de passer, mais on avait omis de nous dire que le papier qu'on nous avait remis au check, c'est là qu'on en aurait besoin. Tant pis, on fait comme tout le monde, on remplit ça où on peut, comme on peut, devant un employé heureusement compréhensif. On continue, toujours avec nos valises déjà étiquetées, et on se retrouve à l'immigration. Là encore, aucune indication de ce qu'il faut avoir rempli, ni de comment le remplir. Heureusement, une dame de la sécurité compatissante nous offre de nous installer sur un comptoir libre un peu plus loin. Mais évidemment, comme leur bidule n'est pas clair, je n'arrive pas à croire qu'on nous demande d'écrire trois fois la même chose. Et pourtant si, comme on le découvre une fois devant l'officier d'immigration, qui, grâce à dieu, est du genre patient. Après avoir pris nos empreintes (les deux index) et des photos, on nous laisse enfin continuer, et c'est là qu'on confie nos valises à un tapis roulant. Cette fois, c'est la sécurité qu'on doit passer et pour la première fois, on me demande d'enlever mes chaussures et on fouille mon sac à main. Enfin c'est l'attente, puis l'avion, puis Chicago, où nos bagages, contrairement à ce que l'on m'avait dit, font le transfert sans nous. Chicago où le mot grand est un peu petit, on ne voit qu'une toute petite partie et c'est déjà très fatigant. L'attente est longue et je tape sur mon palm le récit des deux derniers jours, soigneusement, et au moment où je veux enregistrer, fatal error, je perds tout ce que j'ai écris depuis plus d'une heure. Enfin, le deuxième vol est annoncé. Comme dans le premier, on a pas des places voisines, mais cette fois-ci, on n'échange pas et on fait le voyage chacun de son côté. Je suis contre une fenêtre au dernier rang, c'est bruyant, mais la vue est imprenable, j'en profite d'ailleurs pas mal. A 16h et des poussières, c'est l'arrivée. L'aéroport de Jacksonville n'est pas immense pour les USA, mais dieu, quelle place perdue! On retrouve nos valises puis on trouve l'agence de location de voiture, on se rend compte que comprendre l'anglais (enfin, l'américain, du sud même), c'est pas si facile, surtout quand on est fatigué. On pige quand même à peu près tout, avec à peine quelques répétitions, on va récupérer les clefs et on trouve la voiture sans trop de mal. En sortant de l'aéroport bien climatisé, premier contact avec le sud... diantre qu'il fait chaud! Un peu moins de deux heures de route plus tard, nous voilà à destination. S, le mari de Leila, nous accueille avec V, une jeune indo-allemande qui est là pour un an, Leila, elle, arrivera plus tard, elle m'avait prévenue. On s'installe donc un moment pour attendre, et on nous présente la chienne de la famille, à quelques jours ou heures de mettre bas, une petite chose toute mignonne. Leila arrive enfin et les retrouvailles se passent autour d'un plat de pâtes.

Mercredi, jour du rien. On nous a proposé mille choses à faire, mais on a commencé par se lever à 10h passé, et on a pris un day off, on a rien fait à part bouquiner, écrire sur nos palm et avoir chaud, il faut dire qu'il fait entre 28 et 30 degrés. On fait quand même une lessive, c'est l'activité de la journée, avant d'aller manger un vrai steak américain avec nos hôtes.

Jeudi, on se lève une fois de plus à une heure indue, inhabituelle pour nous, enfin, surtout pour Abe, faut dire qu'il est bien 11h passé quand on débarque au salon. Et là, surprise, la chienne a eu ses petits, durant la nuit, trois sont vivants et adorables, S nous dit qu'il y en a eu un quatrième, le premier arrivé, mais qu'il n'a pas survécu.
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On passe un moment à regarder la mère s'en occuper puis on se décide à manger quelque chose. Vers deux heures, on part avec S rejoindre Leila à son boulot où elle prend une pause qui n'en est pas une pour nous présenter à deux de ses collègues, un qui est responsable des classes de foresterie et l'autre qui s'occupe du nouveau programme (il n'existe que depuis 3 ans) d'horticulture et de paysagisme. Autant dire que je suis un peu dans mon élément, même si, évidemment, les conditions et donc les variétés sont très différentes. Il me montre un super programme avec une fiche sur chaque plante et surtout, parfait pour les paysagistes, une entrée directe pour avoir les plantes par couleurs, ou taille, ou besoins de lumière. Il nous fait ensuite visiter sa serre, et explique qu'à cause des ouragans, ils n'utilisent jamais de verre pour ce genre de constructions, c'est bien trop dangereux. Il a un bananier en fruit et nous raconte que celui de l'an dernier n'a été mûr que le jour après le départ des étudiants pour les vacances de Noël et qu'il a du distribuer les fruits comme il pouvait aux collègues, il promet d'ailleurs que Leila en profitera si ça se reproduit. Dehors, il nous explique qu'il n'utilise aucun produits de traitement chimique sur les cultures, parce qu'il n'aime pas ça mais aussi à cause de l'école primaire qui est juste de l'autre côté de la clôture.

Je suis jalouse de voir que certaines plantes, que je ne connais que comme plantes d'intérieur, poussent librement dehors ici et que les callistemon donnent trois à quatre floraisons par an. Leila et S sont aux anges, ils repartent avec une vaudoise (enfin, c'est comme ça qu'on appelle ça ici, parce que c'est vert et blanc, sinon c'est un Chlorophytum), du romarin et un truc du coin, genre gros buisson ou arbre à très belles fleurs roses dont je n'ai pas retenu le nom. Ensuite, son collègue forestier nous montre des exemples des bébêtes du coin, quelques serpents (du coup Leila reste au dehors de la salle) et quelques insectes nuisibles, le même genre que le bostryche chez nous, sauf que là, ce sont les adultes plus que les larves qui posent problèmes.

Mais il est l'heure que chacun retourne à ses obligations, S, qui était parti chercher V à sa sortie de l'école, repasse nous prendre et on part pour un tour en ville. Je lui demande s'il connaît un endroit où je pourrais faire réparer mes lunettes de soleil, un des verres est tombé quand j'ai voulu les nettoyer. Le premier opticien est fermé, ce qui à l'air récent, alors il nous emmène dans wal mart, où s'en trouve un autre, qui me répare ça sans problème et gratuitement, cool. Là, on parle de grignoter un truc et c'est notre premier vrai malentendu, je parle de glaces en disant ice et il comprend cubes de glace, ou glace pillée, jusqu'a ce que je pige qu'on ne parle pas de la même chose et que je parle ice cream, et là, tout s'éclaire. Du coup, sur le chemin du retour, on commande des glaces dans un fast food, c'est tout à fait comme des soft ice, c'est pas mauvais.

Le soir, après une pause bouquinage dans le jardin, on nous emmène manger au Ryan's, c'est un buffet du genre "all you can eat", tu payes en entrant et après, tu prends ce que tu veux. Leila nous explique que la chaîne sous-paye ses employés et ne les formes à rien d'autre qu'une ou deux taches. Elle dit même que personne dans tout le truc n'a de qualification de cuistot, les employés suivent des recettes connues, point barre. Malgré tout cela, franchement, c'est plutôt bon, leurs gâteaux, genre le pecan pie, spécialité locale, la Géorgie étant le plus gros producteur mondial de noix de pécan si j'ai bien suivi, sont super par exemple. Le hic, c'est que c'est facile d'exagérer quand on peut manger ce qu'on veut et aller se resservir.

Vendredi, une fois de plus, on se lève tard et on part pour un "marathon" de rien. Leila rentre tôt du boulot pour une fois et je pars avec elle chez son coiffeur, elle a décidé de passer du long au court et de donner la mèche à une association qui fait des perruques pour les enfants malades. Après cet intermède, si on veut, on rentre attendre le retour de V, encore à l'école. Nos hôtes ont décidé de nous emmener à la plage, pour manger dans un resto du coin. On nous dit "on part dans 5 minutes" environ une heure avant le vrai départ. A cette occasion, on découvre la notion de "pas très loin" américaine, la plage se trouve tout près de l'aéroport où on a atterri quelques jours plus tôt, 2h40 aller-retour environ. Bon, c'est vrai que l'endroit est très joli, et que la plage est superbe dans le soleil couchant, mais franchement, à 5 dans une new beatle, c'est un peu loin quand même.
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Après un très bon souper, on décide d'aller se promener un peu en ville. C'est bien chouette, mais en fait, il n'y a apparemment qu'une rue commerçante vraiment animée. Leila nous fait découvrir le caramel local, on prend chocolat pécan (très bon) et sirop d'érable pécan, qui a tout à fait le goût du caramel "dur". Bien content de notre chouette soirée, on rentre tranquillement, les 3 filles tassées à l'arrière. Leila et moi, on cause tout du long de choses et d'autres.

En ouvrant la porte en arrivant à la maison, une drôle d'odeur alerte Leila, en effet dans la cuisine, ça pique presque les yeux. La chienne a été malade, et pas qu'un peu, et comme elle est enfermée dans une petite cage avec les trois petits, les quatre ont "baigné" dedans, l'horreur. D'ailleurs, la pauvre bête, en plus d'être malade, a l'air d'être dégoûtée d'être dans cet état. Bien sur, tout de suite, c'est le branle-bas de combat, les quatre crépis finissent dans la baignoire fissa et S s'occupe de la cage. J'aide Leila qui d'abord rince les petits et me les passe puis lave la maman en profondeur. Sauf que pas de bol, celle-ci n'a pas fini d'être malade et elle en met partout. Leila râle mais fini de la rincer et commence ensuite de la sécher. S ayant fini avec la cage, elle lui passe la chienne emballée dans la serviette et s'occupe à nouveau des petits, qui puent carrément le vomi. On les lavera trois fois, très délicatement, ils n'ont que deux jours à peine, avant que l'odeur s'estompe suffisamment. Le tout dans une atmosphère super tendue puisqu'on ne sait pas si les petits vont survivre à cette double épreuve, et, à la mauvaise surprise de Leila, il n'y a pas de véto de garde la nuit. On craint même un moment pour la maman elle-même, qui n'en mène pas large. On finit par réunir la petite famille dans le gros carton qui a servi à la mise-bas. Premier soulagement, la maman reconnaît ses bébés, qui se mettent tout de suite à téter. S reste debout pour surveiller ce petit monde et sortir la mère si besoin. Il est aussi décidé qu'on ira bien à Savannah le lendemain, mais sans S, qui ira chez le véto avec la petite famille à quatre pattes.

Samedi, c'est un peu inquiet qu'on se lève, mais à part une nuit blanche pour S, tout va bien. On se met donc en route pour "la" ville du sud, qui se trouve être à 200 bornes au nord pour nous. On arrive à bon port en 2h environ et on trouve très vite le centre d'information touristique, qui nous fournit tout et même plus sur la ville.
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On profite d'un service de bus gratuit qui nous amène aux portes de la vieille ville et on part, à pied, à la découverte de cette ville superbe. On tombe sur un premier square, puis un deuxième (paraît qu'il y en a 21 en tout), vraiment splendides. Comme on commence à avoir faim, on se déniche (enfin, je les amène à celui que j'avais vu en passant) un "subway", une chaîne de fast-food qui fait dans le sandwich. La commande est une sorte d'épreuve, la liste des possibilités est longue et tout est au choix, du type de pain à la garniture. Mais grâce à Leila, on finit par y arriver, et Abe s'en sort mieux que moi, avec nettement moins d'aide. On va s'installer au square pour manger et passé la surprise du pain mou, c'est très bon.
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On se dirige ensuite vers le bord de l'eau et là, tout le quai est couvert d'échoppes diverses, il se trouve que par hasard on débarque ici le week-end de l'oktoberfest (with orchestre bavarois, cors des alpes (qui se demandent bien ce qu'ils font là) et saucisses grillées) et que c'est une bonne excuse pour que les commerçants sortent leurs échoppes. V, allemande d'origine, rigole de cette coïncidence.
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Le quai prend un peu des airs de fête des vendanges, ça devient difficile de ne pas perdre de vue les trois autres. On hésite à prendre le bateau navette pour l'autre côté du chenal (pardon, de la Savannah river), mais on renonce, l'ambiance est sympa de ce côté, et de toute façon, on serait plein contre jour pour les photos. On se contente donc de marcher tranquillement le long du quai, V et Leila en profitent pour faire un peu de shopping et participent même à un truc pour gagner un t-shirt, qu'elles obtiennent, bien sur.
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Arrivés au bout du quai, on remonte dans la ville où on marche un bon moment. On passe par de très jolies rues et un cimetière désaffecté depuis longtemps où sont enterrées les victimes d'une épidémie de fièvre jaune.
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Leila trouve l'endroit triste à pleurer (en même temps...), moi je trouve ça très beau, mélancolique certes, mais beau, avec le gris des tillandsias qui prennent leurs aises partout, jusque sur un ginkgo qui y gagne un côté romantique.DSCN5261 (ceci est un Ginkgo biloba avec un Tillandsia usneoides gris accroché dessus)

Une nouvelle longue et belle rue plus tard, on passe près de la cathédrale? collégiale? bref, l'église principale de la ville et on voit deux mariés se livrer à un petit jeu de cache-cache dans le parc en face, ce qui fait fondre les deux romantiques de la bande, à savoir V et Leila.
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Enfin on rejoint la voiture et Leila nous réserve un hôtel qui se trouve à à peine 15 miles de là. L'hôtel s'avère être une bonne surprise, à un prix raisonnable vu la qualité. Autre bonne surprise, il y a plusieurs "bonnes chaînes" de resto dans le coin. Après un détour chez wal mart pour acheter de quoi faire du sport aux 2 courageuses qui veulent tester le fitness de l'hôtel le lendemain matin, on se rend au craker barrel, un resto "bonne chaîne" donc. J'en profite d'ailleurs pour demander une liste, non exhaustive, des restos sympas. Et effectivement, on mange bien, un peu trop mais bien. Je paye pour tous, en galérant un peu parce que c'est à la caisse du magasin qui va avec le resto et non à table. Un petit tour dans le dit magasin, retour à l'hôtel et dodo pour tout le monde.

Dimanche matin, Leila cafte que malgré sa tenue toute neuve, V n'a pas trouvé le courage de se lever pour aller faire du sport. Et c'est même la dernière à venir s'asseoir autour de la table du petit déj. Au programme du jour, visite d'une "île" de la région, avec phare et plage à disposition. Tybee Island que ça s'appelle.
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Encore un très joli coin, le phare et son musée sont mignon comme tout. Le phare est d'ailleurs accessible jusqu'en haut. Abe et Leila refusent de monter pour cause de vertige, je fais taire le mien et accompagne V en haut des 178 marches. C'est très impressionnant une fois sur la passerelle circulaire, effectivement.
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La montée est un peu éprouvante aussi au passage, et le vent fait de l'extérieur une sorte de test pour les gens qui ont le vertige. Je vois d'ailleurs plusieurs personnes refuser de sortir sur la passerelle, ce que je peux très bien comprendre, si ce n'est qu'à leur place, je me serais évité la montée. Enfin, le coup d'œil vaut vraiment la peine et je me régale bien, en rejetant soigneusement toute idée du vide sous mes pieds.
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Une fois de retour en bas, je me fais gronder par Leila parce que j'ai laissé V seule en haut, faut dire que la coquine, montée après moi, m'a dit que je n'étais pas obligée de l'attendre. Heureusement que la "petite" (elle a 15 ans tout de même) nous rejoint en un seul morceau. Elle se fait remonter les bretelles et moi je m'en veux de ne pas avoir pensé aux responsabilités qui m'incombaient en temps qu'adulte, peut-être parce qu'elle a beau avoir la moitié de mon âge, j'ai de la peine à me sentir plus responsable qu'une ado visiblement intelligente et bien dans sa peau en plein séjour linguistique d'un an, ce que je n'aurais jamais eu le cran de faire à son âge. Après ce mini drame, on fait un tour dans le musée (les bouteilles de ketchup en vitrine comme résultat des fouilles archéologiques, ça m'éclate) qui est en fait une maison de gardien de phare rénovée façon début Xxème. Finalement, on rejoint Abe, resté hors du périmètre phare et musée. Leila décide qu'elle a envie d'aller un moment à la plage, ma foi, pourquoi pas. On grille donc une petite heure au soleil sur une très belle plage, je me mouille les pieds et les mollets autant que mes shorts me le permettent et elle est bonne.
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Leila n'arrête pas de répéter que pendant qu'on crame gentiment en short et t-shirt, il neige en Suisse, enfin, c'est ce qu'a dit une copine sur facebook. A propos du livre de (dans?) ta face, Leila me tanne pour que je m'y inscrive, ça me gave, je n'ai pas envie, ce machin ne m'inspire aucune confiance, se dévoiler ainsi sur le net, c'est pas pour moi (hem). Sur la plage, Leila insiste pour me faire écouter des trucs, je suis moyen fan, 'fin, c'est beau, mais j'ai beaucoup de mal à suivre les paroles en anglais. Et après deux chansons émouvantes dont celle associée pour elle à son frère, elle insiste pour qu'on se couche (dans le sable, on s'en met partout, brrr) pour écouter "kissing you". C'est un peu trop "sur joué" pour moi cette version (l'originale?) et je me dit in petto que la version plus dépouillée entendue à la nouvelle star m'avait plus plu. La session sablée se termine et, pour changer, V a faim, on s'arrête donc faire le plein et s'acheter un truc à grignoter. On met V devant avec Abe qui conduit et Leila et moi, on papote derrière.

De retour à la maison, on s'attendrit un moment devant les puppies qui découvrent l'extérieur de la maison, enfin, de l'intérieur de leur cage, faut pas pousser. V rejoint des amis pour un church diner ou quelque chose du genre (fine mouche, elle se converti ici, baptême et tout et a droit à une party d'enfer (hem) pour ça) et après l'avoir déposée, on file au wal mart faire quelques courses pour le souper. Leila m'a convaincue que les coussins "autour de la nuque", c'est indispensable pour l'avion. Sauf qu'elle ne me laisse pas franchement le temps de me décider, et quand j'ai le malheur de remarquer qu'il n'y a pas de prix sur le modèle que je veux, c'est foutu, je n'ai plus l'occasion de faire valoir que je m'en fous, comme du fait qu'il a une fonction massage très probablement inutile. Bref, on fait le tour du magasin pour trouver tout ce qu'il faut pour cuisiner et je me dis que si on n'était pas allé "chez l'habitant" comme ça, on aurait jamais mis les pieds dans un magasin de cette manière. Comme Leila veut absolument que j'aie un coussin, elle nous amène dans deux autres magasins où elle est sûre qu'il y en a... sauf qu'en fait, non, y'a pas. Je finis par lui dire que j'en trouverai forcément à l'aéroport, histoire qu'on puisse rentrer, je commençais à me demander si elle n'allait pas nous ramener chez wal mart, à force.
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On rentre donc et on soupe tous les quatre, en parlant des possibilités que l'on a si on ne se sent pas d'aller à Key West le lendemain, parce que quand même, c'est loin. Nos hôtes ont mille idées, y'a plein de trucs à voir en Floride apparemment. Il est aussi entendu que si on veut repasser les voir le jeudi soir, y'a pas de souci pour eux. La suite de la soirée est un peu bizarre, Leila cherche des bouquins qu'elle veut me confier pour sa demi-sœur, sauf que c'est quelque part, oui mais où? Finalement, c'est S qui cherche et qui ne trouve pas, tant pis (ouf pour moi, parait qu'il y en avait pour 5kg au moins), Leila s'arrangera autrement. Moi, j'attends. J'ai proposé à Leila de lui filer des mp3, mais pour ça, il me faut un minimum, à savoir un ordi. Même un "pas le temps, débrouille-toi" m'irait, parce que non, je ne vais sur l'ordi de personne sans permission. Il est bien 11h quand elle m'accorde un peu de temps, je sens que j'ai les yeux rougis de fatigue, pas grave. Heureusement, le transfert depuis mon natel marche du premier coup, mais y'en a pour plus d'une heure, donc on laisse tourner et dodo.

22 octobre 2008

voyage

J'ai rajouté quelques photos des lieux où on est passé, y compris dans la partie 1 du récit, c'est plus vivant comme ça.

20 octobre 2008

Canada, deuxième partie

Jeudi, il est temps de partir du côté de Charlevoix, voler de nos propres ailes. L'idée était de monter jusqu'a Tadoussac pour voir les baleines. Mais finalement, on découvre qu'il y a des départs également depuis Baie St-Catherine, qui est juste avant sur la route. On décide donc de ne pas se presser et de partir de là. On prend congé de notre hôtesse, qu'on repassera voir samedi, et on part le nez au vent en quelque sorte. Une fois de plus le temps est superbe et la route, une fois entré dans les montagnes des Laurentides, surprenante à souhait.
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Elle serpente entre montagnes et fleuve, ne cesse de descendre et de remonter avec des pentes parfois franchement vertigineuses, la "pire" était même interdite à tout camion, remorque ou camping car, faut dire que 20%, c'est dangereux si on est trop lourd. On hésite à prendre le bac pour l'île aux coudre justement en bas de la pente, mais on ne le sent pas et finalement on renonce, après tout, c'est les vacances, on ne va pas se sentir obligés non plus. Je prends le volant après cette petite pause pour la première fois, ben les automatiques, c'est sympa, mais dans les fortes pentes, ça craint un peu, ça rétrograde au lieu d'accélérer quand on met des gaz pour essayer de tenir la vitesse. Du coup, le moteur hurle, c'est idiot. Vers 16h30, On arrive à Saint-Siméon, là où on avait décidé de s'arrêter. On trouve l'hôtel, vu les prix, il semblerait bien qu'on ne soit pas encore en basse saison. On décide de profiter du soleil pour aller faire un tour, mais comme ça à l'air d'être souvent le cas dans ces petits villages, il n'y a pas grand chose à voir. Retour à l'hôtel, souper, sans coucher de soleil, on est pas dans le bon sens, et dodo.
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Vendredi on se lève assez tôt, on doit aller à la baie St-Catherine prendre le bateau à 9h30 et c'est à une demi-heure de route. Une fois de plus il fait beau et le vent est tombé. On croise plusieurs petits lacs, comme un peu partout dans la région, et leur surface parfaitement calme réfléchi, miroir géant, les pentes couvertes d'arbres colorés qui les entourent. Arrivés au point de vente des billets pour la promenade en bateau, on se rend compte qu'on est tout seuls. Une dame nous accueille et nous amène au quai d'embarquement, à 4 km de là. On monte sur le bateau, qui est parti de Tadoussac, où il y a déjà pas mal de monde. Et c'est parti pour 3h de promenade sur l'eau.
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Très vite, on voit des bélugas, dos blancs qui dépassent à peine de l'eau. Un peu plus loin, ce sont les ailerons et les dos noirs des petits rorquals qui nous font courir d'un bord à l'autre du bateau. On quitte bientôt la barre de courant de la réunion de la Saguenay avec le St-Laurent pour se rapprocher de l'autre rive, en quête d'autres baleines. En chemin, on croise une colonie de phoques gris et un phare, que je photographie pour Marie. Enfin on arrive sur le site d'observation, déjà occupé par plusieurs zodiacs. Et là, c'est le gros coup de bol, il y a une dizaine de rorquals communs, la 2ème plus grosse baleine après la baleine bleue d'après la guide, qui font un balai autour de nous. On voit et on entend très bien les souffles quand elles remontent respirer, c'est magnifique. Finalement, le bateau est forcé de faire demi-tour parce que l'heure tourne et c'est à regret qu'on regarde s'éloigner les panaches des respirations. Certains ont du vivre l'expérience de leur vie aujourd'hui, des zodiacs étaient à peine à quelques mètres des baleines. Personnellement, je n'ai même pas tenté les photos, j'ai peur que ça ne donne rien tant les dos disparaissent vites, je préfère les souvenirs directs. Durant la traversée, il y a sur le même pont que nous un jeune papa avec ses deux fils, qui doivent avoir quelque chose comme 2 et 4 ans. Le père shoote tout ce qui bouge avec son énorme appareil, et il le prête même à ses fils.
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En le passant autour du cou de son aîné, il dit "4000 euros dans les mains, c'est correc'"  avec un bon accent québécois, il doit avoir acheté l'appareil en France, ce qui me semble illogique puisque c'est moins cher ici. En tout cas, il me fera beaucoup rire durant le trajet. Un dernier petit tour par l'embouchure de la Saguenay, qui fait beaucoup penser à la côte de granit rose avec ses pierres veinées de rose et de gris.
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De retour sur la terre ferme, Abe est pas très chaud pour prendre le bac, d'autant que depuis l'autre rive, on serra en plein contre jour pour les photos de la Saguenay. On passe donc par la rive sud, mais la route est moins proche de la rivière que le laissait supposer la carte, on voit donc surtout des collines et des forêts, j'ai même une attaque de paupières à un moment. On retrouve la rivière, sous forme de petit lac, en arrivant à l'agglomération de Saguenay, qui a englouti Chicoutimi et d'autres bleds pour en faire un gros truc sans beaucoup d'unité, en tout cas dans la partie que nous traversons. On continue sur Métabetchouan, où on a décidé de s'arrêter pour la nuit. On arrive devant un très belle demeure, dans une rue quelconque et là, je ne sais pas ce qui me prend, je fais ma pénible, je le sens pas, on est trop loin du lac (au moins deux rues, diantre) je propose qu'on continue jusqu'à Robertval. Abe est un peu mécontent et je le comprends. La vue sur le lac St-Jean et très jolie depuis la route, mais bon, on est fatigués par la balade du matin et la route de l'après midi. On trouve finalement le couette et café de Robertval indiqué dans le guide et on s'arrête là, la rue est moche, mais le terrain autour de la maison est très joli. La déco est un peu chargée pour moi, mais rien de grave non plus. On ressort pour chercher un resto, on tourne quelques minutes et après avoir repéré un de ceux indiqué par notre hôtesse, on trouve un quai au bord du lac. L'atmosphère est très calme, le soleil se couche derrière nous (le lac est devant) mais je ne me sens pas très bien, j'ai des vertiges depuis un moment. Une fois le soleil couché, on part manger dans un restaurant d'hôtel. Comme conseillé par Sylvia, on commande une tourtière du lac St-Jean. C'est très bon, à base de viande, pommes de terre et chapelure, mais c'est très très copieux. On doit même zapper le dessert, après une entrée, une soupe de tomates et une tourtière, on ne peut plus rien avaler. On rentre se coucher tôt et c'est seulement après avoir dormi que mes vertiges, sûrement dû au mal de terre, se dissipent.

Samedi, pour le petit déj, notre hôtesse nous a préparé un repas digne de la réputation de la maison, connue pour ses délices matinaux. On fait la connaissance des autres locataires, un couple de bordelais qui sont dans la région depuis quelques jours. On mange apparemment ce qu'ils ont goûté la veille, sorbet fruits de la passion (?) aux pépites de chocolats, soufflé au fromage avec des tomates, chédar vieux avec des biscuits. Nos voisins sont dans les plats au sirop d'érable, d'abord avec des fraises au yaourt, ensuite dans une crème épaisse sur des gaufres. Ma voisine ayant redemandé de la gaufre par gourmandise, elle cale et me propose de goûter, c'est absolument délicieux. Après ce super petit déj, on prend congé et on part, direction Québec en passant par le parc des Laurentides. Malheureusement, pour la 1ère fois depuis qu'on est là, il fait gris et il se met même rapidement à pleuvoir un peu. Du coup, même si le parc est très beau, ça ne nous incite pas vraiment à nous arrêter pour prendre des photos.
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A un moment, on traverse même une nappe de brouillard digne d'un automne chez nous. On va donc, tranquillement mais sans baguenauder plus que ça, direction Québec. Et comme on est pas parti très tard, on arrive en début d'après midi chez Sylvia, qui lâche tout ce qu'elle faisait pour nous, j'en suis un peu gênée. On s'installe au salon et on papote un bon moment, puis elle nous demande si on veut faire quelque chose, aller quelque part. Comme on a pas mal bougé jusque là, que la pluie tombe dehors et qu'on est bien au chaud, ça ne nous incite pas trop à nous lever, on préfère donc rester affalés dans nos fauteuils confortables à placoter. Et grâce à ça, on aura même droit au fameux poulet marbella que le manque de temps nous avait jusque là empêché de déguster. Et ça aurait été dommage de rater ça, parce que c'est très bon. Bon, la quantité d'épices est à mon avis un peu généreuse, mais le mélange pruneaux olives, je suis fan, pourtant dieu sait que je ne suis pas olives. Ce soir là, une fois de plus, on ira se coucher pas très tôt pour cause de conversation animée.

Dimanche, on fait un peu la grasse matinée. Il pleut encore et on a un trajet d'à peine plus d'une heure au programme, alors pourquoi se presser. On déjeune léger pour une fois, pour se laisser la possibilité de manger un pâté chinois plus tard. Ça commence à discuter problèmes informatiques, du coup je vais prendre ma douche. Abe va profiter de notre présence pour régler en 15 minutes un truc que Sylvia craignait de faire depuis longtemps, pensant que ça lui prendrait des heures, elle lui en est très reconnaissante. Il est temps de préparer et de manger le pâté chinois, qui s'avère aussi bon que promis. Après ce gueuleton, on regarde un peu nos photos, Abe profite de les graver sur un cd, faut dire qu'on en a pris pas mal depuis qu'on est là. On en profite aussi pour aller mettre un mot sur le forum des rdjistes. Mais déjà, l'heure du départ approche. On a un peu de mal à se dire au revoir, mais il faut bien laisser Sylvia à ses obligations électorales. On se dit peut-être à l'année prochaine, en europe. Il est quand même presque 17h quand on se met en route pour Trois-Rivières. Après un voyage sans histoire sous un ciel gris et une courte bataille contre des sens uniques, on arrive devant le couette et café choisi par Abe. La façade est pas mal, mais c'est une fois passé la porte (complètement mal pratique au passage) qu'on arrive dans le vif du sujet, c'est une superbe demeure, XVIIIème je dirais, très bien entretenue. Le proprio nous donne le choix entre chambre avec douche ou avec baignoire. On choisit la douche, pour le côté pratique et on se pose un moment avant d'aller faire un tour dans la ville. On est dimanche soir, il fait nuit et il pleut. Mais en fait, c'est plutôt agréable, le temps est doux et tout est calme, quant à la pluie, elle est fine et s'arrête rapidement. Il est plus de 20h mais on a toujours pas faim, c'est l'effet pâté chinois. On finit par se dire que l'économie du souper compensera le prix de la chambre, standing élevé allant avec prix élevé. On rentre donc se coucher tranquillement et assez tôt.

Lundi, après un petit déjeuner plus dans le "je me la pète" que de vrai bon goût, mais pas si mal, on retourne visiter de jour ce que l'on avait vu de nuit.
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La ville est très sympa, mais le lundi matin, y'a pas grand chose d'ouvert. Je trouve quand même un dépanneur pour acheter des cartes postales (il serait temps, on part demain...) et on reprend la route vers 11h. On se rend d'abord à St-Joseph et c'est notre première erreur du voyage. Ça devait être une petite ville au pied du mont tremblant, c'est un grand machin industrialo-commercial sans âme, un coup dans l'eau, tant pis. Du coup, direction Oka et son parc. Le coin est nettement plus joli avec ses fermes de cueillette de pommes et ses étalages de fruits et légumes C'est aussi au bord du St-Laurent, ce qui ne gâche rien. Arrivés dans le village, on a pourtant un coup de mou, on est pas sur d'avoir vu l'entrée du parc, pas sur d'avoir envie, bref, sur de rien. On finit par se dire qu'on va aller voir si ce qu'on a vu en passant, c'était bien l'entrée du parc, sinon tant pis, on ira buller à l'hôtel. Mais finalement, c'est bien ça, presque pas de panneaux, aucun plan, mais une guérite avec une caissière dedans. On dépense quasi tout ce qu'il nous reste de sous canadiens pour payer les 7$ d'entrée et on entre, toujours en voiture. Et toujours aucun plan à l'horizon, on tourne donc un peu au hasard. Au début, on tombe sur un parking complètement vide, aux abords d'un plan d'eau un peu douteux fait apparemment pour mettre des petites embarcations à l'eau. A part les algues à la surface de l'eau, le coin est charmant et on prend une photo ou deux avant de repartir. On passe ensuite par la route qui dessert tous les emplacements réservés aux mobiles-homes, ben y'a beaucoup de places et c'est très joli, tout boisé. Enfin, on arrive sur un parking, près d'un restaurant au bord de la plage où il y a quelques voitures. Une grande plage de sable au bord du fleuve nous tend les bras et le soleil, qui jouait à cache cache depuis le matin se montre enfin. On en profite, forcément, et on marche un bout sur la plage, à qui la lumière et le sable donne des airs d'ailleurs chauds et lointains.
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Et puis on se dit qu'il est temps de repartir, mais que si on trouve trace du moyen d'aller au point de vue, avec chapelle, qui domine le coin, ben on ira voir. Et on trouve... sauf que c'est à pied qu'il faut y aller, si on avait su, on aurait moins marché avant. Tant pis, c'est à moins de deux kilomètres, on tente. La forêt est belle et ça grimpe pas mal, on voit des écureuils (comme partout au Québec) et deux magnifiques piverts en train de chercher à manger. On transpire un peu pour monter, mais la vue est belle, ça valait le coup. Direction Dorval cette fois, décidément. C'est moi qui conduit et malheureusement, le GPS ne connaît pas l'adresse de l'hôtel, ce qui ne nous simplifie pas la tâche. Pour la première fois, je stress un peu dans cette circulation dense de fin de journée, sans GPS et avec des feux rouges qui ne deviennent jamais vert et où on finit par se faire klaxonner parce qu'on avance pas. M'enfin on finit par arriver à l'hôtel sans s'être fait emboutir, c'est le principal, malgré une alerte de dernière minute, j'ai du prendre l'entrée du parking sans ralentir tellement le type dans sa camionnette était près. Plus tard, on a refait un petit tour dans ce quartier bizarre de l'aéroport pour aller faire le plein, tous ces sens uniques dans des rues aussi large, ça a pas de bon sen(s). Pendant le souper ou plutôt en attendant les plats, j'avais commencé mes cartes postales, je les finirai avant d'aller me coucher, à la dernière minute, vraiment.

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