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Tentative
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24 février 2009

Mais que fait Malabar!?

Y'en a marre là, un peu beaucoup quand même. On vit un hiver du genre de ceux qui font le bonheur des amateurs de sports sur neige, mais pas tellement pour tous les autres. Ça n'arrête pas, quand il ne neige pas, il fait un froid de canard, même en plaine. Dans mon coin, il y a de nombreux endroits qui ont de la neige depuis le 22 novembre, sans que ça ait complètement fondu une seule fois. Du coup, franchement, je suis comme un peu… engourdie. Ce qui ne change pas grand chose par rapport au reste du temps, je l'admets. Mais disons que la différence, c'est que je commence à avoir du mal à voir la beauté de ce qui m'entoure et ça, c'est pas courant. Hier soir encore, je regardais par ma fenêtre le paysage blanc qui scintillait sous les étoiles et tout ce que j'ai pensé c'est "merde, il fait moins 8°, va falloir gratter demain" et, pour la millionième fois au moins "franchement, ça sert à quoi tous ces éclairages partout, j'aimerais bien voir la vraie nuit moi, avec plein plein d'étoiles".

Sinon, l'autre soir, je plongeais dans mes souvenirs, au gré des associations d'idées, quand je me suis rendue compte que certains, que je croyais bien ancrés, devenaient indéniablement flous. Des moments importants, des moments dont je voulais me souvenir se perdent dans les brumes. En faisant un gros effort, j'arrive à en reconstruire une partie, mais décidément, ma mémoire s'estompe plus vite que je ne le voudrais. Ce qui m'a interpellé surtout, c'est de me rendre compte que ce qui structure le plus mes souvenirs, la trame qui me permet parfois de retrouver des choses oubliées, se sont les lieux. J'aurais pensé plutôt aux émotions, qui sont des vecteurs important dans ma vie, mais en fait, ce dont je me souviens en premier, c'est le lieu. Dans des souvenirs de discussions importantes, j'ai une image très nette de la couleur de la pièce, de sa taille ou de son arrangement et il ne me reste que des impressions pour le reste. Je savais depuis longtemps que je n'avais pas vraiment la mémoire de mots, ce qui rend l'apprentissage par cœur un peu fastidieux par exemple. Et de fait, si je me souviens clairement de quelques phrases clefs, je n'ai souvent plus qu'une trace, un ressenti, pour ce qui venait après et avant. En gros, je me souviens de "la" phrase et je sais si la réponse qui a suivi a été vécue comme positive ou négative, mais c'est tout. Ce qui est à la fois amusant et ennuyeux, c'est que je n'ai jamais trouvé comment fixer un souvenirs que je voudrais conserver. Certains s'effacent même si vite que mon cerveau refuse d'en refaire le film presque aussi vite de l'on oublie ses rêves au matin. À côté de ça, comme tout le monde, mes neurones sont remplis de bribes, d'images, de son et de lieux donc inutiles. Inutiles dans le sens ou parfois, le contexte même a disparu. Ainsi, je peux me souvenir d'une pièce sans savoir dans quel appartement voire chez qui je l'ai vue. Drôle de puzzle que ces bouts de trucs et ces morceaux de machins. Alors que j'y pensais justement, ce midi, j'ai croisé quelqu'un que j'ai connu, qui m'a parfaitement reconnu (et là c'est toujours la honte) et au-delà de la gageure de mettre un prénom sur le visage (ça, j'oublie tout de suite) je suis totalement incapable de me rappeler où je l'ai connu. Je pense qu'il s'agissait de quelqu'un rencontré lors de ma première formation, mais comme ça date un peu maintenant (une dizaine d'années quand même) savoir si c'était en classe, au taf ou ailleurs, alors là. Bref, j'ai la mémoire qui flanche, j'me souviens plus très bien… Sauf peut-être si vous me demandez le bruit de cet avion un jour de printemps et l'odeur du lilas qui flottait dans l'air, un instant insignifiant figé comme si c'était hier, même si c'était y'a 25 ans. Quelque part, je trouve ça effrayant de me dire que je ne maîtrise rien dans ce processus, que je suis à la merci des caprices d'un cerveau farceur pour me construire, puisque nous sommes formés par nos expériences, à condition de s'en souvenirs! Sans compter l'effet désastreux sur la crédibilité. Allez expliquer à quelqu'un que vous vous souvenez très bien de tel ou tel détail et de telle circonstance quand vous ne souvenez pas de ce que vous avez fait une semaine avant. Mémoire photographique, oui, c'est ça. Des instants figés, des décors, des gens mais pas ou peu de paroles. Que quelqu'un m'aide à retrouver le déclencheur, que je puisse choisir ceux que je veux garder!

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Commentaires
L
Et après, on s'étonne que les soignants parlent des patients par leurs pathologies ;) En fait, c'est un biais de mémoire, c'est tout, hihi. (Bon, le numéro de chambre, ça doit vraiment pas être pratique dans la mesure ou l'occupant change régulièrement quand même). <br /> Merci pour le petit mot.
M
J'ai bien rigolé en lisant ton post !<br /> En effet, ça la fout mal d'avoir une mémoire sélective, d'autant que l'entourage tombe toujours des nues en entendant notre version des faits et nous propulse un 'oui mais toi, t'as beaucoup de mémoire " quand je compare la miche de pain sur la table à celle qu'on a mangé en vacances quand j'avais huit ans.<br /> Pour ce qui est du boulot, le pire, c'est que je me souviens non pas du nom d'un patient, mais de la pathologie ou du compagnon, ou pire, du numéro de la chambre. Solitude solitaire...
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