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17 août 2006

Sang intérêt

Ou le petit titre rouge.

Mes titres sont de pire en pire, mais peut-être qu'un jour, qui sait, ça confinera au génial dans l'absurde. Tant qu'il y a de la vie, y'a de l'espoir n'est-ce pas? Ceci dit, vu ma productivité actuelle, ça risque de prendre encore un peu de temps. Oui parce que une entrée en juillet et rien jusqu'au seize août, y'a comme du relâchement. D'un autre côté, c'est pas comme si, avec ma vie passionnante, j'avais mille choses intéressantes à raconter. Donc, picorage dans les trois dernières semaines.

Pour fêter nos trois ans de bonheur en couple, je lui ai offert un bon resto. Et j'ai découvert au passage la difficulté inattendue de trouver un resto ouvert un trois août, (moralité, ne tombez pas amoureux pendant les vacances) les quatre premières idées que j'ai eues ont essuyé une fin de recevoir avec mention spéciale au resto très coté qui préfère laisser le téléphone sonner dans le vide plutôt que de brancher un répondeur pour dire par exemple qu'ils sont en vacances. Je suppose que ce serait montrer trop de respect pour le client. Au passage, essayez si vous habitez une petite ville de trouver quatre noms de restos où vous passeriez volontiers une soirée en amoureux, ben c'est pas si facile. Au final, le resto était très chouette, mais se situait dans un rayon plus grand que celui prévu au départ. La cuisine était ma foi excellente, le service sympa, bref, un bon choix. Quant à la conversation, ce fut forcément un peu une ébauche de bilan. En résumé? Tout va bien dans l'ensemble, sauf son boulot qui là, vraiment, lui gâche la vie et commence à bien entamer la mienne. D'où un constat : faut vraiment que ça change, on va plus tenir très longtemps comme ça, d'autant que parler d'avenir dans ces conditions, bof.

Sinon les parents sont partis, cette fois ça y'est ils y sont, à eux les canaux de France pour les deux mois prochains. Je suis passée chez eux aujourd'hui (dix jours qu'ils sont parti) ça sentait le vide. J'ai dans l'idée que ces deux mois vont être longs, enfin, pour nous qui restons surtout. Eux, je les envie, les canaux c'est vraiment le pied. Premier téléphone aujourd'hui aussi et cette impression bizarre qui me rappelle que non, cette fois je ne peux pas débarquer en cinq minutes chez eux pour boire le thé et taper la discute. Peut-être que le cordon n'est pas aussi bien coupé que je le croyais finalement.

Bientôt le mariage d'Hélène, rien n'est fait, rien n'est prêt. Samedi ce sera enterrement de vie de jeune fille et nous, les copines de la première heure on a rien prévu. Pour l'instant, pour le mariage non plus d'ailleurs. Après l'assurance mercredi passé de Sabrina qui me disait "je t'appelle, sans faute", j'ai fini par empoigner mon téléphone hier matin et, de guerre lasse, envoyer un sms demandant à mes trois complices de se décider pour une date, un soir, pour qu'on se retrouve et qu'on en discute sérieusement (à noter, le mariage c'est dans… 15 jours quand même). Ce qui m'énerve là dedans? C'est très con à dire, mais j'avais pris les devants pour le mariage de Romane et pour notre dîner de juin pour commencer à parler de ça, j'aurais aimé que quelqu'un d'autre se bouge cette fois. Oui, c'est ridicule, oui on dirait que j'en ai rien à battre d'Hélène (ce qui est totalement faux) et oui je m'en veux. Seule excuse potable, chacune a eu ses vacances, c'est la galère pour réunir tout le monde (maintenant, à quatre c'est gérable quand même). Depuis, deux m'ont répondu dans la matinée et Romane traîne, comme d'hab. Obligée de la relancer pour peut-être pouvoir confirmer la date avant que les deux autres ne prévoient finalement autre chose, j'aime.

Jeudi passé, comme de juste, mon natel végétait dans mon sac, sonnerie coupée. Et en allant me coucher, vu que personne ne m'aime ni ne me sms jamais, je n'ai même pas pris la peine de regarder si je n'avais pas des messages. Bilan, ce n'est que vendredi matin que j'ai vu que Cego avait essayé de m'atteindre et m'avait même laissé des messages sur mon combox, la honte. Il nous proposait tout simplement de passer nous voir après son expédition meubles et accessoires chez ikéa. Problème, mon chéri était déjà partit et quand il est au bureau, je n'ai que son natel pour l'atteindre. Et là forcément, natel éteint, j'ai quand même envoyé un sms, des fois qu'il jette un œil à son portable dans la journée. Bon, au final, j'ai passé outre son avis (vilaine fille, méchante, pas bien) et j'ai même osé dire à Cego que s'il n'était pas content, on aurait qu'à aller manger en tête-à-tête, l'a qu'à être joignable aussi (depuis il m'a donné son mail et son numéro pro, ce sera plus facile). Et comme prévu, mon chéri m'a appelé dans l'après-midi pour me dire que c'était une super nouvelle et qu'il se réjouissait déjà de revoir son lapinou. Je passe sur les détails du genre "prévoir l'heure d'arrivée de quelqu'un qui ne connaît pas la route par un vendredi soir pluvieux à l'heure de pointe" et autres petits détails de rendez-vous. On s'est enfin retrouvé au sec (putain de météo façon décembre en plein mois d'août) dans une petite brasserie sympa. Le Cego était limite encore en vacances et nous a pas mal parlé de ses expériences de plein air durant ses pérégrinations françaises. On a aussi parlé des nombreuses tracasseries que la Suisse réserve à ses immigrés, même ceux de l'UE. Détail qui fait sourire, l'intrépidité qui a fait commander à Cego un plat que personne ne connaissait a été mal récompensée, il a eu droit à une viande sur lit de fruits, vive le sucré salé, huhuhu. Détail aussi, les gens de la table à côté sont arrivés bien après nous, ce qui a fait coïncider notre dessert avec leur plat principal. Le mixe odeur de fondue tarte aux abricots, j'ai trouvé ça moyen personnellement. Comme la salle était décidément pleine et commençait à devenir franchement bruyante, on a décidé de rentrer, Cego nous faisant l'honneur de venir dormir à la maison, l'idée d'une heure et demi de route sous la pluie le tentant moyennement. Mon chéri a même eu le droit, sous un prétexte léger qu'il risquait de ne pas réussir à me suivre, de monter dans la Cegomobile, je suis jalouse. Bref, soirée blabla, bonne nuit, petit déjeuner de la mort grâce à mon chéri qui a eu le courage d'aller chercher les croissants et matinée blabla. Bref, un moment comme toujours agréable avec Cego, on trépigne maintenant d'impatience d'aller lui rendre visite dans son nouveau sweet home, enfin, dès que la salle de bains sera utilisable et qu'il aura de l'eau chaude, bien sur.

Après le départ de Cego, on devait aller faire les courses en France, sauf que vu le prix de l'essence et le temps que ça nous prend, on a opté pour la découverte des magasins du coin, ceux du haut qu'on ne connaissait pas encore. Première visite pour le carrefour du coin, un expat'. Et impression surprenante. À peine rentrée dans ce magasin je me suis sentie mal, pas à l'aise du tout, je ne sais pas trop pourquoi. Il n'y avait même pas tellement de monde en plus. Mais le côté moche et sale (sol en béton brut fissuré, plafond sans faux plafond, câblage et soutiens des néons apparents), l'éclairage mal adapté, les présentoirs cyclopéens, tout ça me foutait la chair de poule. En plus, au rayon légume, grosse déconvenue, tout est moche, les tomates sont rose tellement clair qu'il tire encore sur le vert et dans leurs paniers, les abricots sont soit moisis, soit verts, heurk. Du coup, je n'ai plus qu'une envie, me tirer de là et je sens bien que j'en deviens énervante. Je prends donc sur moi pour ne pas virer dans l'hystérique et l'engueuler sèchement dès qu'il met plus de deux secondes pour trouver un produit. Heureusement, avant que ça ne se finisse en crise ou en scène de ménage, je tombe sur un truc que je cherche partout depuis qu'une chaîne en a racheté une autre il y a quelques mois et a donc viré des produits de ses rayons. Je vais même jusqu'à regarder les rayons de plus près et trouver par la même occasion une soupe en stick à 0% qui est même bonne. Après être (enfin) sortis de là, on va dans le deuxième prévu. C'est un grand centre commercial tout neuf, bonjour le contraste. Cette fois, c'est mon chéri qui trouve le temps long, faut dire qu'il porte le panier et ça a l'air lourd. On ne s'éternise donc pas et au final, on en vient à se dire que, la France, ça a des avantages.

Et enfin, hier matin, réveille plus tôt que d'habitude, route sous la pluie avec un refrain lancinant en tête : est-ce que ma jauge a essence est juste ou bien faut-il que je fasse le plein làmaintenanttoutdesuite au risque de tomber en panne et arrivée sous une grosse averse à l'hôpital. J'entre dans le centre de la croix rouge, il y a au moins cinq donneurs qui tournent déjà devant la réception. Je m'annonce et tout de suite, j'ai droit à une infirmière pour moi toute seule, c'est ça peut-être d'être super donneur, hihi. Mais le hic, c'est que je l'ai reconnue tout de suite, c'est ma cinglée, celle qui sert les brassards à vous filer la gangrène, celle qu'il ne faut pas contrarier. Elle a l'air de bonne humeur, mais je me demande à quelle sauce je vais être mangée. Bon, je remplis mon questionnaire (au passage, vive la discrimination pour le don, c'est vraiment moche je trouve) et comme je suis honnête, je note que j'ai pris un médoc, un truc courant, deux jours avant. Oh mon dieu que n'avais-je pas écrit là! j'ai eu carrément droit à l'entretient avec le toubib de garde pour décider si oui ou non j'étais apte à donner. Heureusement qu'il a fini par répondre oui, je soupçonnais l'envie de la folle de m'écorcher sur place s'il avait dit non après que j'ai annoncé que je me sentais en pleine forme. Bon, c'est oui, y'a plus qu'à s'installer. Je suis seule dans la salle, alors qu'à côté, pour les dons de sang normaux, il y a en gros cinq personnes en permanence (ça tourne vite), le déficit de sang du mois d'août n'est toujours pas comblé (paraît qu'une partie du dit déficit est du… au mondial, qui l'eut cru) et donc, les centres battent le rappel de tous leurs donneurs. Comme toujours avant un don, première étape, la pesée (avec chaussure et tout habillée, of course). J'annonce la donne, soixante neuf kilos. Et j'entends un glapissement de l'infirmière

-         Quoi!? Vous avez perdu six kilos!

-         Ben heu, oui

-         Mais c'est volontaire!?

-         Ben heu, oui, j'ai fait un régime

-         Ah bon, vous avez choisi quoi comme régime?

Imaginez, les deux premières phrases sur un ton d'énervement et de réprobation totale et la troisième sur le ton utilisé pour parler de la pluie et du beau temps, c'était un peu étrange. Au passage, remarquez aussi mon vocabulaire très développé le matin au réveil. Je vois que pendant ce temps, elle note à côté du poids "régime", je me dis qu'on est quand même vachement surveillé en temps que donneur (en même temps, je suis à 19 kilos du poids limite, y'a pas non plus de quoi fouetter un chat hein). Bon, j'ai mon sésame, je grimpe donc sur le lit. Première piqûre, elle désinfecte, installe le garrot et… est appelée à côté. Heureusement, elle pense à m'enlever le garrot avant d'aller bricoler pendant cinq minutes hors de vue. Retour, re-désinfection (ouf), re garrot et cette fois-ci, elle m'enfonce l'aiguille dans le bras sans ménagements. Je détourne la tête (j'aime pas voir l'aiguille entrer, c'est psychologique) et quand elle voit ça elle me sort : "vous n'aimez pas les piqûres?" sur un ton surpris. Parce qu'il y a des gens qui aiment ça? Je lui réponds que le matin au réveil, je connais plus agréable. Une fois l'analyse faite, elle revient avec les résultats et m'annonce que mon taux de globules rouges a baissé, mais me dit qu'avec mon régime, c'est normal. Je ne savais pas que je faisais maigrir ma formule sanguine par la même occasion moi. Bref, elle m'installe le berzingue, pose le brassard, le gonfle et… ouille, ça sert ce truc bordel. Tranquille, elle me dit que c'est le donneur du jour avant qui avait des veines dures à trouver et qu'elle a du programmer le brassard à serrer plus, sympa pour moi. Là encore, elle me pique à la hussarde, heureusement que j'ai des bonnes veines et me scotch le truc tout partout pour pas que ça bouge, le tout en me causant de régime, comme quoi elle a deux kilos à perdre (mon dieu la pauvre) et que son mari trouve que leur fille (45kg me dit elle) commence "à prendre". Dictature de la minceur, quand tu nous tiens. Heureusement, elle a du boulot à côté, elles ne sont que deux apparemment pour assurer le service, vive les vacances, et donc elle me fout rapidement la paix. Je me plonge alors avec bonheur dans mon bouquin (le trône de fer tome 1, merci Cego) et je bénéficie d'une paix quasi royale durant l'heure et quart que met la machine pour me prendre mes plaquettes (au point que vers la fin, je commençais à piquer un peu du nez). Enfin le truc bip pour dire qu'il en a assez et l'autre me libère de mon bordel de tubes. Comme toujours, je regarde la (enfin, les) poche(s) de produit fini et la couleur m'amuse (quelque part entre l'urine et la bière blonde). Comme je le remarque tout haut, elle me dit qu'effectivement, la couleur est intéressante, surtout chez les femmes qui comme moi prennent la pilule. Comme je ne l'ai jamais dit, je suis un peu surprise qu'elle le sache, je me dis qu'elle a du le déduire vu mon âge mais non, elle m'explique que les hormones font changer légèrement la couleur du plasma et que quand celui-ci tire légèrement sur le vert, c'est à cause de la pilule. On en apprend tous les jours, non? On blague un moment sur les effets que pourraient avoir des hormones femelles si elles sont injectées à un mâle et elle rigole en disant "ce serait marrant si certains patients transfusé se mettaient à nous parler d'une voix haut perché" (au passage, pas sur que ce soit le premier effet des changements hormonaux, m'enfin). J'en reviens pas, je blague avec le dragon qui m'avait fait tellement chier l'autre fois! Mais méfiance, je sens bien que si je me repointe une fois où elle est stressée, je peux oublier pour le traitement détendu. Sinon, ce matin j'ai comme d'habitude galéré pour enlever les minis-pansements qu'elles utilisent après le prélèvements, je suis sûre que ces trucs sont collés à la cyanolite deux composants, c'est pas possible d'avoir autant d'adhérence sur une aussi petite surface autrement. Du coup, chaque fois que j'étends le bras après l'avoir plié, je sens les petits carrés de peau qui se décollent, c'est chiant.

Le dernier paragraphe vous a été offert par Tuna, amatrice d'histoires d'infirmières.

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Commentaires
L
Plait-il? doit y avoir une erreur quelque part là.
D
salut j ai pas tout lu mais j ai fais 1 ptite analyse et je sais ki tu es lai.. c mal ce ke tu dis sur l agriculteur des 3 ans .merci
I
merci, pour ce texte très bien écrit.<br /> julie,<br /> http://www.allostrip.com
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